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Ce blog et les écrits qu'il contient sont mis à disposition par Michel Bosseaux (l'auteur) selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International.
 
 

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16 août 2007 4 16 /08 /août /2007 22:00

Une liste de mots imposés très "parlants" ont fait naître le texte qui suit.

Merci à Arti / Béa, pour la photo qui l'illustre si bien :-)


bleu phtalo / elle / loin / absent(ce) / manque / désarroi / lumière

regard / chaussette / ours en pluche / 3h95 / cigarette




Elle ne sait pas les mots pour dire ce qu'elle ressent, n'a jamais su. Ne saura pas plus cette fois. D'ailleurs il est parti, déjà, loin, trop tard pour dire quoi que ce soit. « Besoin de respirer à nouveau », a-t-il dit, loin de ce même désarroi écrasant où le manque le noyait. Le manque de mots. Absent « le temps de faire le point ». C’est définitif, un point, ça finit une phrase. Elle aurait voulu être plus qu’une phrase, ou pire, une parenthèse raturée. Elle aurait voulu pouvoir le retenir, celui-là, lui dire ces choses belles, douces, tendres, qu’il mérite tant... mais rien n’est venu.

Elle ne sait pas les mots, juste la lumière, la couleur, la transparence. Elle n’a que son regard sur le monde à offrir, et elle l’offre sans compter. En ce moment elle lui hurle un « je t’aime » bleu phtalo, et la toile irradie. Si seulement il avait pu voir au-delà du dessin, si seulement… même pas pu lui faire comprendre que c’était pour lui, tout ce bleu… Il est parti avant. Mettre un point à une phrase dont elle n’a pas pu écrire un mot. Mais personne ne l’empêchera de finir ce tableau pour lui, même pas son absence. Même pas la cigarette qui l’appelle du fond de son âme et qu’elle ne fumera pas, pas pendant qu'elle peint. Même pas l’ours en peluche qui, du lit, l’observe en ricanant bêtement, une chaussette sur la tête (qu’elle lui a lancé, de rage… raté… ). Même pas les 3h95 de la pendule et le pinceau en triple exemplaire pour seulement deux tableaux, zut, un de trop. Encore un verre de Cointreau et ça fera 3-3 ?

Elle respire à fond. 1 partout. Elle peint.

Rien, vraiment rien, ne l’en empêchera.

------

Réveil.

Endormie par terre, au pied de sa toile. Inachevée. Une main la frôle.
Rêve-t-elle ? Non, c'est bien lui. Pas rasé, l'air hagard. 3h95 ?

Il ne regarde qu’elle, ses cheveux en vrac, ses yeux bouffis.
Pas la toile. Elle prie pourtant, fort.

Elle en pleure.

Alors lui aussi, et leurs larmes se mélangent, nouvelle couleur à repeindre la vie.
Leur vie…

------

Il n'a pas pu se passer d'elle. Elle non plus.
Plus jamais ils n'auront besoin de mots.

 

 

 

L’amour ce ne sont pas des mots, dits ou écrits, ce ne sont pas des choses, tableaux, sculptures, cadeaux. L’amour c’est l’intention, les actes, et ça peut aboutir à des mots, des choses… mais un silence, un regard échangé, des gestes, l’état dans lequel on peut se mettre par amour... peuvent, doivent toujours suffire à comprendre…

 

Si seulement nous savions tous ressentir ces choses-là…

 

Si seulement il n’y avait pas ce manque intense de ce « je t’aime » qui rassure tant…


 

29/12/2006

(texte republié)

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16 août 2007 4 16 /08 /août /2007 15:31
Chacun a raison de son propre point de vue, mais il n’est pas impossible que tout le monde ait tort

Gandhi
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16 août 2007 4 16 /08 /août /2007 13:30
- Bonjour, monsieur Berthier ! Comment se sent-on, aujourd’hui ?
- Bien, Docteur...
- Vous êtes sûr ? Vous me semblez fiévreux.
- C'est-à-dire que … j’ai fait un cauchemar.
- Ah ? Racontez-moi ça.
- C’était… horrible ! Si réaliste… J’étais attaché ici, dans cette chambre… jusque là c’est réel, pour éviter que je me fasse du mal, je sais. Mais là, vous en profitiez pour me torturer.
- Vous torturer ?
- D’abord ce produit, qui brûle atrocement dans mes veines… puis les électrochocs. Et d’autres choses, je ne me rappelle pas bien…
- Vous souvenez vous pourquoi je vous traitais ainsi ?
- (après une longue hésitation, soudain nerveux) Non.
- Réfléchissez ! Vous savez que c’est essentiel pour votre thérapie.

Berthier se concentra, longuement. Et finit par renoncer, abattu.

Folin soupira.

- Nous ne progressons pas, monsieur Berthier… Vous avez toujours autant de mal à vous rappeler des choses les plus évidentes…
- oui mais… ce n’est qu’un cauchemar après tout !

Le docteur prit une poche de produit, pour la perfusion

- Cela va plus loin, beaucoup plus loin que ça... Je vais devoir vous aider à vous souvenir.

Berthier sembla comprendre, ses yeux se révulsèrent.

- Non, je… non !
- Vous voyez votre erreur ? Si ce n’était qu’un cauchemar… mais non…

Il hurla comme le produit pénétrait son système sanguin.

- … vous ne faites toujours pas mieux la différence entre réel et imaginaire… mais ne vous inquiétez pas, on va y arriver…

On amena l’électro-stimulateur. Avec son casque, c’est à peine si Folin entendit les infirmières. Il connecta rapidement l’appareil, et alluma.

- Je vous jure que nous allons y arriver…

 17/12/2005
 (texte republié)
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16 août 2007 4 16 /08 /août /2007 12:27
On transforme sa main en la mettant dans une autre.

Paul Eluard
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15 août 2007 3 15 /08 /août /2007 23:47
Il y a cet éclat particulier sur l'océan, ce moment où l'eau et le feu se confondent... la marée et le ressac continuent leur jeu hypnotique, l'air est salé juste ce qu'il faut... peu à peu la lumière se tamise. Perdu dans les mouvements de l'eau, j'en oublierais presque ta main dans la mienne, tant j'ai déjà oublié tout le reste.
Mais tu as perçu mon trouble alors tu te rapproches un peu, et tu me serres.

Je tremble.
Ce n'est ni de froid, ni de peur. Sans doute de vide, d'insignifiance, devant cette immensité que je nomme Vérité.

Mais je sens qu'elle nous bénit alors le trouble passe.

Je me lève, et nous rentrons.
Je ne suis pas encore tout à fait revenu auprès de toi. Tu le sens, mais tu me comprends. Question de temps, et tu es patiente.

La lune prétend que la nuit sera belle. Ton regard est d'accord.

Demain nous reviendrons devant l'océan, un peu avant que le soleil ne se couche. Et tout recommencera. Il y a des attractions auxquelles on n'échappe pas... et pourquoi le faudrait-il, d'ailleurs ?

Je te regarde et je suis en paix.

La nuit est belle. Toi encore plus.
L'amour aussi est un océan...

(texte republié)
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