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Ce blog et les écrits qu'il contient sont mis à disposition par Michel Bosseaux (l'auteur) selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International.
 
 

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6 juin 1999 7 06 /06 /juin /1999 00:00

Une nuit banale,
Néons criards,
Phares qui balayent les trottoirs,
Personne ne regarde les étoiles.

 

Mieux à voir :
Pas alignés, démarches aguicheuses,
Sourires trop larges, paroles creuses.
On connaît l'histoire.

 

C'est la même sur tous les boulevards.

 

 

 

Quelques une parmi toutes,
Comme celle-ci, qui baisse les yeux
Un instant, regard malheureux.
Très brièvement, trop sans doute.

On ne remarque rien

Elle cache bien son chemin,
Toutes ces raisons qui l'ont amenée ici.
Bien longtemps déjà que l'ennui,
L'air de rien,
A gommé les cris, les pleurs,
Forgeron désormais
De ses silences, déconnectés
De la tubulure sans fin des heures 

 

 

 

Souris des champs
Elysée, longue étendue de macadam,
Madame, plus aussi verte qu'avant,
A vendu son âme


Elle sait encore pourquoi :
Argent qui salit tout.
Mais sans, comment tenir debout ?
Le plus souvent, elle n'y pense pas

Elle a "choisi", enterre ses regrets sous ce choix
- Qu'elle n'avait pas -

 

Aujourd'hui, la toiture ne fuit plus
Au dessus de ses moments d'oubli.
Et des rideaux en mousseline aux fenêtres, qui l'eut cru ?
Futilité, mais la vie est ainsi
Faite.

 

Parfois elle rêve que tout s'arrête.

Inlassablement, pourtant,
Revient le soir. Au commencement …

 

Morsure métallique
De ses bottes à clous,
Vague impression mécanique
Mais "Tout
Va bien".


Va-et-vient divers, jusqu'au matin.
Debout ou étendue, mais sans repos.


Parfois, il en vient un,
Moins dur ou moins faux.

Alors elle rêve, mais rien ne dure.
La roue tourne, elle se résigne
Et retourne à sa "luxure".


Quel égarement écrira son futur ?


Si Dieu existe, qu'il fasse donc un signe.

 

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3 juin 1999 4 03 /06 /juin /1999 00:00
Parures de prestige
Ou simples déshabillés,
Ce que mode exige
Ou vieux satyres distingués
                          
Grâce pour présenter,
Mais c'est bien là le moins
- Au prix où on les paie ... -
Soie et satin
 
Visages trop parfaits
Pour être encore désirables,
Sourires et maquillages épais
Pour dissimuler, ô, nature friable
- hors le grain de peau, uniformisé -
La vérité de ces corps effilés :
 
Régimes forcés
- Anorexie ? -
Concurrence effrénée
 
Le prix de la magie ?
 
 
Symboles impies
Parmi tant
De la décadence inouïe
De l'Occident !
 
Du rêve, pour vendre
- Et personne n'achète les yeux fermés -
Rébus facile à comprendre
Rapine fait l'argent couler
 
Un plus un, passez
Monnaie !
 
Pendant qu'entortillées, pour le prochain
Soleil
Dans des parures d'autres mains
Elles "osent", défilent à nouveau
Pour le plaisir, c'est certain !
- Mais seulement des yeux, et des commerciaux -
Elles défilent, et le reste déteint
 
Capitale futilité.
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20 mai 1999 4 20 /05 /mai /1999 10:31

Amer alcool encore, à peine quelques gouttelettes oubliées au fond de mon verre. 5ème verre, 20h00, la vie est belle la nuit est jeune ! L’histoire, juste la même vieille histoire, qui se répète …

J’ai bien pensé un instant à lui téléphoner. Mais encore faudrait-il qu’elle daigne me faire l’aumône de venir me parler. L’aumône, vous imaginez ? Comme si j’avais quoi que ce soit de commun avec un mendiant ! Absurdité de tout ça, que des absurdités … quoique.

 

Un peu joué aussi avec l’idée d’une lettre. Pas mal, ça. Une belle lettre, claire, calme, posée … qui n’est pas venue.

Quand je me force à repenser à notre histoire, ne me vient qu’obscurité, fureurs, chaos.

 
« Encore un verre, s’il vous plaît »
 

Il n’y a rien à expliquer, bien sûr. La même bonne grosse vieille histoire, je vous dis. Le vent a tourné, la girouette aussi, moi pas.

Alors en attendant d’arriver à m’extraire du mur, je bois.

Peut-être bien si j’arrêtais de boire, ça irait déjà mieux … affaire de quelques jours. Faudra que j’essaye.

On verra demain.
 

Mais il faudrait aussi que j’arrête de croiser nos « amis de longue date » qui jamais ne furent les miens. Bien sûr, je suis le dernier des salauds, c’est tellement évident !

 

Tout ça parce que je voulais qu’on le garde, moi, cet enfant. Absurdité ? Je ne sais plus.

 

Notez que mes amis, ce n’est pas mieux. Encore un qui insulte notre mémoire, et je serai prêt pour l’asile.

APRES l’avoir fait taire, bien sûr.

 

Ca compromettait ses « perspectives de carrière », mais ça ne fait pas d’elle un monstre. Evidemment non. Quoique.

 
Passons.
 
 

J’aurais bien été au cinéma, ce soir. Mais le premier résumé m’a suffi. Un film sentimental, c’est bon pour moi ça.

Tout à fait docteur, tout à fait.
 
Demain peut-être.
 
 

Amer alcool encore, à peine quelques gouttelettes … Tiens, déjà entendu ça quelque part. Où cela peut-il bien être ?

 
Je ne sais plus.
 
« Encore un verre, s’il vous plaît »
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20 mai 1999 4 20 /05 /mai /1999 10:30

                        Mon âme,

 

            Cette lettre sera sans destination, puisque tu ne m’as pas donné d’adresse. Tu me disais « tu verras, ça sera vite passé », mais justement, je ne vois plus bien où je vais. Déjà, l’univers a perdu presque toute sa substance, et le temps m’a suspendu, là, à l’instant inouï de ton départ, ne me laissant même plus une image de nous. Juste une vague promesse, qui lentement se dissout dans l’incohérence des propos qu’elle m’inspire, mer déchaînée où ne surnage que quelques sons.

Qu’il serait essentiel, j’en suis sûr, que tu puisses écouter.

Mais je me noie, et tout n’en est que plus relatif.

 

Je t’écris quand même cette lettre, sait-on jamais que j’arriverais à m’y inscrire à tes côtés sans un trait de trop, miroir idéal. Peut-être même à rendre belle cette absurdité sans nom par tant décriée, et à laquelle d’ailleurs je n’essayerai pas de rendre son nom : trop court, infidèle.

Il faudrait l’inventer, cette langue qui permettrait de tout dire, sans toujours la course du soleil, ni parler de tes yeux, ta voix, tout ton corps, sans parler de toi de moi ni même de nous. Il faudrait l’inventer, dis-je … mais ce ne sera pas moi qui le pourrai. Quand j’y pense un instant, alors je te regarde, et le pari est perdu avant le premier plan tracé. Et si tu n’es pas là où se cherche ma raison, qui serais-je pour espérer des mots définitifs.

Enterrons donc cette vanité, ce n’est pas l’espace-temps qui convient.

 

Et je l’enverrai quand même, cette lettre. Sûr qu’avec juste un peu de ta conscience jamais au repos à même l’enveloppe, elle ne manquera pas de trouver seule sa route jusqu’à toi. Et si problème il y avait, il me suffit d’ajouter un peu de ce lien mystérieux qui nous libère, et je ne doute pas que le facteur te reconnaisse.

 

Le message essentiel, je sens, est presque à portée. Mais presque, seulement … et les vagues éloignent tout …

N’en parlons plus.
 
 

Il faut maintenant que je te laisse, car tu rentres à l’instant de ton cours de danse. Peut-être saurais-je mieux les mots face à toi. Mais ce qu’il pourrait arriver de mieux, c’est que cet échange s’achève en silence. Longuement.

 
Immédiatement.
 
 
 
 
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5 mai 1999 3 05 /05 /mai /1999 00:00
Au début
Ce ne fut
Rien qu’une histoire de plus
Une histoire de fesses bien entendu !
Mais peu à peu, l’amour vint
Ils prirent un appart’ en commun
Des heures ensemble, main dans la main,
Juste bien.
 
Par manque de temps souvent, elle lui laissait des mots,
Post-its sur le surgélateur.
Lui au typex corrigeait les erreurs
Et ça la faisait rire, de bon cœur.
Ils s’abandonnaient à leur bonheur
Et en mangeait des kilos
 
 
Puis il y eut les habitudes, l’usure
Du temps, doucement, au fur
Et à mesure des pizzas consommées
- Elle ne savait pas cuisiner
Et des mêmes rossignols à la télé.
Il se mit à picoler
Un peu trop
 
Jamais violent, juste sonnant faux.
Elle ne savait plus comment faire, jusqu’au jour :
« Je suis enceinte, mon amour ! »
9 mois comme aux premiers jours
Cadeaux, sourires, et au reste sourds.
 
 
Mais on leur parla, finalement
Et même lointains, ils étaient cousins évidemment !
Il y avait un problème de consanguinité.
 
L’enfant jamais ne fut très éveillé.
 
Il mourût tôt, sans que l’on sache trop de quoi
Et depuis l’homme boit, mais sa tristesse ne se noie
Jamais longtemps.
Une hépatite mal soignée l’a laissé souffrant,
Un jour il mourra d’un verre, certainement.
 
Mais est-ce si important ?
 
 
Elle … il ne sait plus :
Un soir simplement elle n’est pas revenue.
Ses affaires sont restées là, il l’attend encore
 
 
Fin amère, mauvais décor :
La morgue. – Elle s’était suicidée
   Mais comme on n’avait pas retrouvé ses papiers … -
 
 
Histoire terminée.
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