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20 mai 1999 4 20 /05 /mai /1999 10:30

                        Mon âme,

 

            Cette lettre sera sans destination, puisque tu ne m’as pas donné d’adresse. Tu me disais « tu verras, ça sera vite passé », mais justement, je ne vois plus bien où je vais. Déjà, l’univers a perdu presque toute sa substance, et le temps m’a suspendu, là, à l’instant inouï de ton départ, ne me laissant même plus une image de nous. Juste une vague promesse, qui lentement se dissout dans l’incohérence des propos qu’elle m’inspire, mer déchaînée où ne surnage que quelques sons.

Qu’il serait essentiel, j’en suis sûr, que tu puisses écouter.

Mais je me noie, et tout n’en est que plus relatif.

 

Je t’écris quand même cette lettre, sait-on jamais que j’arriverais à m’y inscrire à tes côtés sans un trait de trop, miroir idéal. Peut-être même à rendre belle cette absurdité sans nom par tant décriée, et à laquelle d’ailleurs je n’essayerai pas de rendre son nom : trop court, infidèle.

Il faudrait l’inventer, cette langue qui permettrait de tout dire, sans toujours la course du soleil, ni parler de tes yeux, ta voix, tout ton corps, sans parler de toi de moi ni même de nous. Il faudrait l’inventer, dis-je … mais ce ne sera pas moi qui le pourrai. Quand j’y pense un instant, alors je te regarde, et le pari est perdu avant le premier plan tracé. Et si tu n’es pas là où se cherche ma raison, qui serais-je pour espérer des mots définitifs.

Enterrons donc cette vanité, ce n’est pas l’espace-temps qui convient.

 

Et je l’enverrai quand même, cette lettre. Sûr qu’avec juste un peu de ta conscience jamais au repos à même l’enveloppe, elle ne manquera pas de trouver seule sa route jusqu’à toi. Et si problème il y avait, il me suffit d’ajouter un peu de ce lien mystérieux qui nous libère, et je ne doute pas que le facteur te reconnaisse.

 

Le message essentiel, je sens, est presque à portée. Mais presque, seulement … et les vagues éloignent tout …

N’en parlons plus.
 
 

Il faut maintenant que je te laisse, car tu rentres à l’instant de ton cours de danse. Peut-être saurais-je mieux les mots face à toi. Mais ce qu’il pourrait arriver de mieux, c’est que cet échange s’achève en silence. Longuement.

 
Immédiatement.
 
 
 
 
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commentaires

K
J'écrivais parfois des lettres. Mais  je ne les envoie pas. Je ne les relis même pas, tant  elles me semblent être dans le " trop ". Je les froisse, je les jette à la poubelle. Et puis je recommence, et puis je froisse. <br /> je n'écris plus. Je préfère lire les mots des autres.
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F
Du mal à écrire des lettres aussi. Celle-ci est fictive tu l'auras compris. Des emails, j'en écris... toujours en corrigeant beaucoup. Pas facile...Aucun mal par contre quand l'inspiration vient à écrire très vite. On ne fait pas ce qu'on veut avec les mots, c'est eux qui gouvernent...
S
J'aime bien tes mots. Ils me touchent. Mais deux petites choses qui me gênent, si je puis me permettre... <br /> "sait-on jamais que j’arriverais à m’y inscrire à tes côtés" : plutôt "peut-être même que j'arriverais à m'y inscrire à tes côtés" ?<br /> "Sûr qu’avec juste un peu de ta conscience jamais au repos à même l’enveloppe" : confus ?
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