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Ce blog et les écrits qu'il contient sont mis à disposition par Michel Bosseaux (l'auteur) selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International.
 
 

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5 septembre 2006 2 05 /09 /septembre /2006 11:37
C'est comme le mouvement
lâche du balancier,
un pas en avant,
un dans le fossé,
une peur qui renait,
un mot d'apaisement,
un sourire, d'enfant,
et puis paniquer

C'est un égarement
- sordide passé -
A quoi croire maintenant
à quoi s'accrocher ?
l'espoir finalement
ou bien renoncer,
et fuir, ou rester,
mais choisir, comment ?

C'est le sale mouvement
confiance balotée
au gré des courants

jusqu'à avoir pied,
jusqu'à ... quand ?

Mais tout est devant :
juste respirer
et puis calmement
se retrouver ...
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31 août 2006 4 31 /08 /août /2006 10:05
Sensation aqueuse, doux glissements sur la peau. Entre mouvements et abandon à l'élément liquide, me revoilà dans cette piscine, comme mes souvenirs en épousent la forme à nouveau. Et je nage. Mes pensées sinuent, l'inquiétude n'est pas loin, mais ce n'est que du passé, tout va bien...

Du moins jusque-là.

Car à bien y réfléchir, quelque chose ne « colle » pas... comme une attente, une anticipation. L'histoire n'est plus à écrire, et pourtant je continue à en attendre le dénouement, dans l'espoir que... peut-être..., vivre se respire autrement...
Mais pas envie de trop réfléchir dans ce sens, alors je reviens à « aujourd'hui ».

Qui m'apparaît trop sombre tout d'un coup, alors je replonge. Autant renoncer à lutter, et me laisser porter par l'eau...

L'envie d'être seul me saisit ; je fuis, là, sous la surface, juste pour un peu de paix ; à 10 ans, je ne suis pas l'enfant heureux que j'aurais pu. Il ne m'en reste que des impressions fugaces, les causes nagent plus vite que moi...

Je me fraye un chemin entre les jambes trop nombreuses, entre mes pensées qui me serrent, et au prix de bien des mouvements, je trouve l'Endroit, rien que moi et l'eau... je suis bien.

Mais ça ne dure pas.

Entre idées noires et manque d'air, d'un côté ou de l'autre de la ligne du temps, tout conspire à me ramener à la réalité. Nul salut dans la fuite, il me faut affronter ; je dois remonter.

Si seulement je pouvais...

Trop de choses m'écrasent, et trop de gens au dessus de moi dans cette piscine, à la surface... aucune place pour émerger. Je me revois lutter, comme je lutte encore, doublement acteur, doublement spectateur. Je me cogne et lutte, en manque d'espoir, de vie qui fuit bulle à bulle, seconde par seconde, jusqu'au point de rupture...

Je me m'acharne plus et me regarde mourir à 10 ans, détaché depuis longtemps de cette noyade-là, et si j'étouffe au présent, j'aimerais prétendre que c'est pour autre chose que cet épisode mal classé, pour autre chose qu'un parallèle stupide... Je suis en dessous, et il n'y a là-haut aucune place pour moi.

Ma tête hurle, je choisis de ne pas entendre. Je suis au fond de l'eau. Tout est plus doux quand on ne cherche plus à gouverner l'inéluctable. Tout aurait pu finir ainsi.
Et à bien y réfléchir, une part de moi est vraiment morte ce jour-là... morte de vivre encore, de vivre ainsi...


Quand l'homme a plongé, je ne l'ai pas vu. Quand il m'a tiré vers la surface, je ne l'ai presque pas senti, comme un rêve, trop lointain. Je ne me souviens vraiment que du bord, des gens autour de moi qui me regardent... de ma soeur qui était responsable du groupe d'enfants ce jour-là, et qui n'avait rien vu... de son regard.


Et puis comme je reviens vers le présent, les mêmes sensations m'étreignent... tous les efforts du monde ne serviraient-ils donc à rien par eux-mêmes ? Ne vaudraient-ils rien ni pour les autres ni pour soi ? La différence ne conduit-elle donc qu'à la noyade ? La vie, alors, n'aurait de sens que par cette main qui n'attend pas qu'on la prenne, qui veut prendre aussi ; et tout le reste ne serait qu'impasse.

Je pense à ça, et j'étouffe encore. Aujourd'hui je sais qu'à chaque minute, je continue à attendre — 20 ans après — l'autre qui plongera, juste pour respirer à nouveau.

Pour enfin être.
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29 août 2006 2 29 /08 /août /2006 11:40
Texte basé sur une liste de mots proposée par Viviane / Russalka dans le cadre d'un atelier d'écriture par internet.

Nuit, oreille, murmure, aube, géante, courir, horloge, araignée, mort, mirage, incendie, lune, escalier sans marches



C'était une nuit sans lune, peuplée seulement des murmures de la rivière, et d'araignées courant en tout sens, comme affolées par quelque chose d'indéfinissable, quelque chose d'énorme, comme un sentiment de catastrophe imminente, comme une vibration au fond des oreilles, un tremblement de tout le corps. L'aube approchait, et nous espérions tous que ce mirage d'angoisse se dissipe au soleil... mais l'horloge géante de l'église ne tourna pas assez vite, et le cauchemar s'amplifia. Bientôt, la rumeur fut là, gonflant peu à peu jusqu'à tout déborder, et puis les premières lueurs confirmèrent le pire : l'incendie était là, et allait tout dévorer sur son passage...

Et c'était comme vouloir gravir un escalier sans marches, comme une longue chute immobile au fond des pires horreurs. Nulle part où aller assez vite pour changer une virgule à un destin auquel ne manquait plus que le point final. Il ne resta rien de notre village. Rien non plus des autres habitants. Certains pensaient, en sautant dans la rivière, échapper aux flammes. Ignorant qu'elle en était l'origine.

Quelques kilomètres plus loin, un camion de produits chimiques hautement inflammables était tombé dans la rivière, et l'explosion avait mis le feu à la forêt... mais aussi à la nappe qui s'étendit bien vite, apportant, au fil de l'eau, la mort comme seul message aux vastes étendues qu'elle traversait...


Et moi, si je suis encore là pour en parler, c'est par pur hasard. Il y avait un vieux puits, près de ma maison, datant d'une époque où la rivière était asséchée... je me jetai au fond sans réfléchir, les pompiers me retrouvèrent là... Vivant, et me demandant bien pourquoi j'avais tout fait pour l'être.

Je me pose toujours la question. A quoi bon ? Ma vie a brûlé entièrement ce jour-là...
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29 août 2006 2 29 /08 /août /2006 10:20
Petit matin un peu glauque. Pas longtemps que j'ai ouvert les yeux. Là, je fume une cigarette sur le balcon. Pas dormi plus d'une heure, l'alcool fait son effet, mais je suis bien, simplement bien.

Je me retourne et le contemple. Non, ce n'est pas un rêve, il est là, bien là. Chaleur dans mon ventre. Et ce n'est vraiment pas un rêve, c'est en fait beaucoup mieux que ça... la réalité est ce que j'ai voulu en faire. Et lui, je l'ai voulu, vraiment voulu...

Ca n'a pas été simple. 3 ans qu'il ne me regardait pas, qu'il courait après ses chimères, après cette fille inaccessible... pourquoi ? Avait-il donc besoin de souffrir autant pour se sentir vivant ? Et moi, quel besoin de m'accrocher ainsi à lui ?
J'ai d'abord cru que c'était le plaisir de la conquête, un défi que je me lançais... comme toutes les autres fois... d'ailleurs c'est ce qui l'a fait reculer, longtemps. Ma réputation. J'ai très vite su que ça allait beaucoup plus loin. Il a mis plus de temps à le comprendre.
Mais à force de présence, d'écoute, de douceur... nous voilà maintenant.

Dans son demi-sommeil, il me regarde.
Ce qu'il est beau...

J'achève ma cigarette et doucement, je vais me recoucher tout contre lui.

Instant suspendu.
Se retournera, se retournera pas ... ?

Il se retourne.

La suite n'appartient qu'à nous. Et encore la suite...
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27 août 2006 7 27 /08 /août /2006 23:15
Ce texte a été écrit sur base d'une liste de mots suggérée par Cathy (que je remercie vivement), et illustré en m'inspirant des superbes photographies d'Harenatoche, que je vous invite vivement à découvrir à votre tour.

Mots imposés : Illusion / chimère / fleur / nature / liberté





Illustration : Harenatoche

Quand certains se bercent d'illusions
bâtissent des chimères
dans des tours de bétons
- antichambre de l'enfer -

inhumaines et austères

une fleur pousse doucement
à la lumière
là où il y a encore de l'air
là où personne en ces temps

ne vient plus respirer

la nature vit encore, là, derrière
notre mécanique "réalité"
une fleur pousse, en liberté

et personne pour la couper


Il reste de l'espoir sur cette terre...
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