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16 janvier 2007 2 16 /01 /janvier /2007 15:44

Ce texte a été écrit dans le cadre d'un atelier d'écriture. Un des buts était de s'inspirer de l'image ci-contre.



J'arrive un jour trop tard, Le Prêtre est déjà passé ici. Je le sens à l'instant où j'aperçois la sortie de la grotte, et le promontoire au dessus des eaux. C’est comme une sensation d'étouffement.

La Bénédiction.

D'après la force de l'étreinte, cela remonte à hier matin.

Sans cesser d'avancer, je récite l'invocation, cruel mot de passe : en cas d'erreur, je mourrai instantanément.

Du coin de l'œil, j'aperçois, à la lumière grandissante de la lune, les squelettes de quelques intrus qui n’avaient eu aucune chance …

Quelques secondes passent. Je m'arrête sur le promontoire, respirant à nouveau. Je n’ai pas fait d’erreur. Je me retourne et Bénis la grotte à mon tour.

Je peux maintenant ouvrir La Valise.

Elle est exactement là où Le Prêtre me l'avait annoncé, si jamais je ne le trouvais pas ...
Pensant à l'ampleur de ma tâche, je tremble ... mais je ne dois surtout pas me laisser distraire ...

Le rituel commence.

J'ouvre La Valise. Rien ne manque. D'un geste assuré, je sors L'Echelle des âmes. Trop d'hommes au cours du temps n'ont vu en Elle qu'une simple corde ... et l'ont regretté amèrement.
Je la dépose respectueusement à mes pieds.
Ensuite, j’enfile la toge et je sors La Dague d'Alliance.

J'hésite un peu, mais la voix du Prêtre, dans ma tête, me répète l’importance vitale d’aller jusqu’au bout … sinon …
Alors je trace Le Signe dans la paume de ma main, et commence La Grande Prière, laissant mon sang s'écouler sur l'Echelle ... Je ferme les yeux, et la sens qui enserre mes chevilles, serpente lentement le long de mes jambes, jusqu'à mes cuisses, me prend par la taille, puis, s'élève jusqu'à mon épaule droite. Je sais que je ne dois pas la regarder pendant l’élévation … Le Prêtre ne m’a pas dit pourquoi, mais j’ai la certitude qu’en effet ça ne serait pas prudent ….

Je suis sur la bonne voie. Elle est Heureuse d'être là, sur mon épaule, Heureuse d'entendre une nouvelle fois ces mots ... Elle me prend dans Sa Joie.

Tout cela semble durer des heures, mais je perd la notion du temps, comme L'Echelle me dédouble et m'éveille ...

C'est sans volonté propre que je retire de la valise le flacon et la photographie intégralement noire. Je ne sais où se trouve La Dague à présent, mais ce n’est pas important. Rien ne se perd ici, me chante L'Echelle ...

J'ouvre le flacon, dont j'ignore le contenu, et le verse goutte à goutte sur le coté face de la photo, en reprenant, plus lentement cette fois, la fin de La Grande Prière ... je touche au but je le sais ... Il ne me reste plus qu'à visualiser Aurore, et ...

soudain je comprends tout.

***

Désormais je suis moi aussi un Prêtre. J'ai suivi Le Chemin des Elus vers Aurore, le monde supérieur.

Je suis ici, et en même temps toujours en bas, reparti dans le vaste monde. Je cherche Les Suivants. Je ne suis pas seul à chercher.

Nous sommes nombreux ici, un par jour ...

Les Suivants aussi croiront être un jour trop tard, dans cette grotte ... ignorant que Le Chemin ne peut s'accomplir que seul, que La Valise ne reconnaît qu'un seul maître à la fois.

La Valise, qui chaque fois retrouve, dans l'étreinte de La Bénédiction, sa forme originelle, comme si personne n'y avait touché avant. Attendant la nuit suivante pour œuvrer.

Et tant que durera le cycle, tant qu'il y aura Les Suivants ... il y aura le jour après la nuit, le soleil après la lune.
Il y aura Aurore.


 

24/07/2004

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commentaires

B
Joli texte, suivi d'un bel échange non moins poétique
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F
:-) merci pour ton passage :-)
N
mdr mdr..<br /> Le meilleur c'est TOI !! Mon oiseau !!
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N
je te trouves mon oiseau, je viens perturber ton silence, et nos cris comme nos corps s'échouent sur les roches.
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F
prélude charmant à des moments criants de vérité et d'intensité, nos ailes entremêlées, volants ensemble vers un 7ème ciel à mille lieux du tranchant de ces foutus rochers aie !!!! mais euuuuuuuh !!!! mdrPas très silencieux en effet ;-)
N
l'écrivain, dans le silence de sa mansarde, pense parfois que ces mots sont des rocs. Oiseau de nuit. A peine entend-on son cri dans le noir. Alors il ecrit, écrit écrit à en perdre le souffle.  Et c'est toujours le silence, sans cris, sans oiseaux et sans rocs.
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F
heureusement que je te connais, chérie... sinon je croirais que tu me cheeeerches lol... ce qui ne serait d'ailleurs pas forcément une mauvaise nouvelle vu que j'adoooooooooooore quand tu me trouves ;-)
H
C'est vraiment pas évident d'écrire un texte comme celui là avec une image comme celle ci! Bravo ;-)
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