Texte écrit dans le cadre du défi créatif d'aout 2023.
Nous étions partis en début d’après-midi ce vendredi, suffisamment tôt pour que les routes soient encore fluides. Nous avions prévu toutes les provisions nécessaires pour le week-end, le ciel était au bleu intégral, et la route s’était passée sans accroc.
Nous étions arrivés à la cabane vers 19h.
Un petit coup de ménage pour les poussières, déballage des victuailles, et nous préparions calmement le « buffet froid » pour notre soirée en amoureux, loin de tout. Nous avions prévu de manger à l’extérieur mais n’avions pas encore commencé à installer quand nous avons entendu les craquements, et le grondement terrifiant.
J’eu le réflexe de verrouiller immédiatement la porte. Le temps que Cathy ferme les volets, l’animal – quel qu’il puisse être, il n’y avait normalement rien de cette taille dans la région – s’acharnait avec ses griffes sur la porte, puis, faisant manifestement le tour du bâtiment pour trouver une faille, nous l’entendîmes détruire tout ce qui se trouvait sur son chemin. L’alarme de notre SUV se déclencha soudain, avant qu’un grand bruit de verre brisé et des craquements divers nous indique que la bête devait avoir sauté dessus et le calme revint momentanément.
Mais le temps que j’appelle les secours – nous avions gardé une ligne en fonctionnement pour quand nous venions, fonctionnant par satellite - , les grognements et autres coups de pattes avaient repris de plus belle. L’animal faisait le tour de la cabane en boucle, semblant de plus en plus énervé.
Heureusement, elle avait été construite très solidement, et elle résista.
Ce n’est qu’après de nombreuses heures de terreur, cernés par le fracas de la bête, que nous n’entendîmes des bruits de moteurs sur le sentier d’accès, et quelqu’un nous criant d’ouvrir la porte. L’animal était parti semble-t-il, probablement en entendant les véhicules approcher. Les gardes chasses, fusils en main, patrouillaient néanmoins autour de la maison.
Une dépanneuse arriva dans la foulée et embarqua notre SUV.
Il fallut encore une heure pour que des amis viennent nous chercher, pour évacuer.
Nous n’avons jamais su ce qui nous avait attaqué ce soir-là, dans la forêt.
Ce que nous savions par contre sans le moindre doute, c’est que nous n’y retournerions jamais.