23 janvier 2007
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09:43
Sur une liste de mots proposée par Derdre (que je remercie vivement), mots extraits de son texte "Courage, aimons", petite variation sans prétentions...
J'espère avoir été à la hauteur du défi...
alpha, sculptural, kaléidoscope, otage, carotide, saillant, insatiable,
néréide, seconde, manche, vibration, enveloppe, soie
Quand elle était entrée dans la banque, avec cette démarche volontaire et tellement gracieuse, il n'avait pu s'empêcher de la regarder. Son corps sculptural avait réussi le miracle de lui faire, un instant, oublier la seule passion de sa vie, son travail, et notamment la beauté qui l'attendait en ce moment même sur les derniers clichés du téléscope Hubble : Néréide, satellite naturel de Neptune, indéniablement fascinant.
Il l'avait fixée, donc, sans même s'apercevoir qu'elle l'avait remarqué. Et s'il avait l'habitude que les femmes lui fassent reproche de cette façon de les déshabiller du regard, celle-ci avait eu une façon toute particulière de lui faire regretter, en l'espace d'une seconde...
Là, le couteau sur la gorge, il avait très peur pour sa carotide. Les complices de la femme venaient de finir de charger les sacs dans la fourgonnette, et la police étant arrivée dans l'intervalle, lui... il était un des otages.
Il sentait les vibrations de sa nervosité dans tout son corps. Impossible de cesser de trembler, depuis qu'une idée saillante s'était imposée à lui : il allait mourir, là, son insatiable curiosité allait s'éteindre, comme elle assurerait juste un peu mieux sa prise sur le manche du couteau, son âme allait se détacher de son enveloppe charnelle, dans un glissement comme la soie sur la peau... stop, il fallait qu'il arrête de penser ! Il était plus proche de l'alpha que de l'oméga (*), bon sang ! Il fallait qu'il se ressaisisse, et qu'il trouve une solution !
Il recommença aors ce qu'il appelait "le jeu du kaléidoscope", quand, détaché entièrement du monde extérieur, il laissait simplement la lumière entrer par ses yeux sans chercher à la comprendre, et faire naître des images dans sa tête.
Et ce fut bien de ses pensées profondes que vinrent le dénouement. Plongé dans un état quasi "végétatif", il s'effondra littéralement sur le trottoir alors que la femme l'entrainaît vers la fourgonnette. Elle ne réagit pas assez vite, et fut abattue par la police, ainsi que ses deux complices, qui avaient eu le tort de laisser trop d'écarts entre eux et les autres otages.
Mais tout ça, il fallut qu'on le lui raconte, car bien sûr, tout entier retiré en lui-même, il n'avait rien vu, rien entendu...
Il lui fallut deux jours pour émerger de ce coma dans lequel il avait choisi de se retirer...
Il se jura qu'à l'avenir, il ne fixerait plus jamais, avec insistance ou non, la moindre femme.
Mais bien sûr il ne pût pas s'en empêcher...
(*) L'alpha et l'oméga : le commencement et la fin (expression)
J'espère avoir été à la hauteur du défi...
alpha, sculptural, kaléidoscope, otage, carotide, saillant, insatiable,
néréide, seconde, manche, vibration, enveloppe, soie
Quand elle était entrée dans la banque, avec cette démarche volontaire et tellement gracieuse, il n'avait pu s'empêcher de la regarder. Son corps sculptural avait réussi le miracle de lui faire, un instant, oublier la seule passion de sa vie, son travail, et notamment la beauté qui l'attendait en ce moment même sur les derniers clichés du téléscope Hubble : Néréide, satellite naturel de Neptune, indéniablement fascinant.
Il l'avait fixée, donc, sans même s'apercevoir qu'elle l'avait remarqué. Et s'il avait l'habitude que les femmes lui fassent reproche de cette façon de les déshabiller du regard, celle-ci avait eu une façon toute particulière de lui faire regretter, en l'espace d'une seconde...
Là, le couteau sur la gorge, il avait très peur pour sa carotide. Les complices de la femme venaient de finir de charger les sacs dans la fourgonnette, et la police étant arrivée dans l'intervalle, lui... il était un des otages.
Il sentait les vibrations de sa nervosité dans tout son corps. Impossible de cesser de trembler, depuis qu'une idée saillante s'était imposée à lui : il allait mourir, là, son insatiable curiosité allait s'éteindre, comme elle assurerait juste un peu mieux sa prise sur le manche du couteau, son âme allait se détacher de son enveloppe charnelle, dans un glissement comme la soie sur la peau... stop, il fallait qu'il arrête de penser ! Il était plus proche de l'alpha que de l'oméga (*), bon sang ! Il fallait qu'il se ressaisisse, et qu'il trouve une solution !
Il recommença aors ce qu'il appelait "le jeu du kaléidoscope", quand, détaché entièrement du monde extérieur, il laissait simplement la lumière entrer par ses yeux sans chercher à la comprendre, et faire naître des images dans sa tête.
Et ce fut bien de ses pensées profondes que vinrent le dénouement. Plongé dans un état quasi "végétatif", il s'effondra littéralement sur le trottoir alors que la femme l'entrainaît vers la fourgonnette. Elle ne réagit pas assez vite, et fut abattue par la police, ainsi que ses deux complices, qui avaient eu le tort de laisser trop d'écarts entre eux et les autres otages.
Mais tout ça, il fallut qu'on le lui raconte, car bien sûr, tout entier retiré en lui-même, il n'avait rien vu, rien entendu...
Il lui fallut deux jours pour émerger de ce coma dans lequel il avait choisi de se retirer...
Il se jura qu'à l'avenir, il ne fixerait plus jamais, avec insistance ou non, la moindre femme.
Mais bien sûr il ne pût pas s'en empêcher...
(*) L'alpha et l'oméga : le commencement et la fin (expression)