11 avril 2004
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Ce texte a été construit dans le cadre d'un thème d'atelier d'écriture, autour de deux images de Laurence de Sainte-Maréville... Pour voir ces images (et la présentation du thème), cliquez ici
- Nous passions des portes que tu m'indiquais de la main. Parfois ce n'était pas les bonnes, quand la salamandre avait envie de jouer. Nous passions des portes que tu ressentais et m'indiquait comme tu le pouvais, et je nous guidais. Nous n'étions pas nous mêmes, marcheurs anonymes, ombres coagulées, entre vieux film en noir et blanc et vidéo nucléaire, 24 champignons à la seconde, toujours trop loin derrière nous ; nous passions des portes, obstinément en mouvement, refusant de finir inscrustés dans les rochers, comme d'autres sur des murs. Nous n'allions nulle part qu'ici, mais feignions de l'ignorer. Les portes n'étaient qu'un cadre au milieu de la route, même moins, un mirage. Mais tu les sentais, toi qui ne voyait plus depuis longtemps déjà, toi qui ne pouvait plus que sentir les maléfices qui nous poursuivaient, et qui ne manqueraient pas de nous détruire vraiment si nous ne passions pas ces portes. Tu les sentais et je les voyais pour deux. Il le fallait.
Et nous les passions.
C'était un ailleurs effrayant. Mais c'est ici aussi.
Juste aujourd'hui vu d'hier.
- Et maintenant ?
- Toujours trop de portes ... et pas assez de chemin ...
- Nous passions des portes que tu m'indiquais de la main. Parfois ce n'était pas les bonnes, quand la salamandre avait envie de jouer. Nous passions des portes que tu ressentais et m'indiquait comme tu le pouvais, et je nous guidais. Nous n'étions pas nous mêmes, marcheurs anonymes, ombres coagulées, entre vieux film en noir et blanc et vidéo nucléaire, 24 champignons à la seconde, toujours trop loin derrière nous ; nous passions des portes, obstinément en mouvement, refusant de finir inscrustés dans les rochers, comme d'autres sur des murs. Nous n'allions nulle part qu'ici, mais feignions de l'ignorer. Les portes n'étaient qu'un cadre au milieu de la route, même moins, un mirage. Mais tu les sentais, toi qui ne voyait plus depuis longtemps déjà, toi qui ne pouvait plus que sentir les maléfices qui nous poursuivaient, et qui ne manqueraient pas de nous détruire vraiment si nous ne passions pas ces portes. Tu les sentais et je les voyais pour deux. Il le fallait.
Et nous les passions.
C'était un ailleurs effrayant. Mais c'est ici aussi.
Juste aujourd'hui vu d'hier.
- Et maintenant ?
- Toujours trop de portes ... et pas assez de chemin ...