Trop de rêves d'enfants
brisés sur le rivage
de mots bleus, patiemment
tissés, mais trop volages
qui ont suivis le vent
trop de rires, trop de chants
perdus au gré des pages
des idéaux, si grands,
oubliés au passage
d'une porte, une autre, défilement
le temps et ses outrages
choix que l'on fait, poisons lents
les autres aussi - à nos âges
on a fait le tour, dix, cent
mille fois ou davantage
des moindres états sauvages
mais est-ce suffisant ?
Trop de douleurs, de rage
amertume, renoncement
abandon, pliage
l'avion vole au vent
et qui sait, si seulement
il rejoignait le rivage
qu'il déterre du néant
chaque bouteille chaque message
si seulement il était patient
si à la fin le pilote comprend
Alors recommencer le voyage
peut-être pour pas plus grand
juste d'autres points d'ancrages
mais sans cesser un instant
de rêver à cette nage
jusqu'au fond de l'océan.