7 septembre 2007
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#027 Motdit (thème "Ecriture ludique")
Ce texte était à écrire pour le 7/09/2007
Petit, rugby, sang, table, fleur, chat, bougie, fortune, lit, amour
L'ensemble des listes reçues dans le cadre du projet "logorallyes", et ce que j'en ai fait jusqu'ici, est consultable ici.
Tout petit déjà, Vincent avait l'amour du rugby chevillé au corps. Il était devenu "accroc" de ce sport devant un match, où son père avait presque dû le traîner de force. Son père, grand fan de rugby, ne concevait pas que son fils puisse ne pas aimer tout autant que lui-même. Il ne savait pas alors à quel point cet entêtement à transmettre sa passion serait déterminant dans la vie de Vincent.
Bien vite, avec ses parents, il avait joué carte sur table : il voulait intégrer un club. Son père était fou de joie, mais sa mère avait un peu peur qu'il ne se blesse, elle avait tendance à le surprotéger depuis sa naissance. Elle finit pourtant par accepter, à la condition qu'il fasse bien attention.
Il revenait de ses entrainements les genoux en sang, au grand désespoir de sa mère les premières fois. Mais le sourire qui illuminait ses traits était impossible à comparer avec les autres moments, même les plus joyeux, de son existence. Pas une minute ne passait pour lui où le sport, les partenaires, le prochain entrainement, les tournois, n'occupent entièrement ses pensées. Ses résultats scolaires s'en ressentaient, mais son père montra autant de détermination à le faire travailler ses cours que ce fameux soir, pour l'emmener au stade.
Vincent finit par intégrer un cycle sport-études. Il faisait déjà partie des quelques meilleurs, d'après les sélectionneurs. "Mais à cet âge-là, ça ne veut rien dire" avaient-ils ajouté. S'il voulait continuer à croire en sa bonne fortune, qui le mènerait un jour en équipe de France, il devrait apprendre la rigueur, la discipline, adopter une bonne hygiène de vie et ne pas s'autoriser le moindre petit écart. Les entraineurs n'étaient pas là pour lancer des fleurs ou faire des cadeaux. Et à la moindre incartade, il devrait rentrer chez lui.
Il sut se faire une place dans cet univers aux règles quasi-militaires, qui ne parvinrent pas à le détourner de ses rêves.
On finit par le surnommer "le chat", par sa façon toute particulière de se saisir de la balle, sa course pleine de grâce, puis sa façon de sauter. Tout en lui évoquait le félin, et même son physique, inhabituellement fin pour ce sport, et la moustache qui vint orner son visage vers les 17 ans.
Il sortit premier de sa promotion, et n'eut aucun mal à trouver un club professionnel. Il souffla ses 18 bougies avec son contrat pour le Stade Toulousain en poche. Tout lui souriait.
Il lui fallut à peine deux ans pour être sélectionné pour la première fois en équipe de France, lors du dernier match de qualification pour la coupe du monde, où une défaite serait synonyme d'élimination.
Ce match restera à jamais dans les mémoires, car c'est à lui seul que Vincent donna la victoire à son équipe, marquant la moitié des points du match, et parvenant à la dernière minute à redépasser les anglais d'un point.
Il fut le héros d'une nation sportive en délire.
La coupe du monde se passa moins bien. Blessé au deuxième match, il ne put qu'assister à la progression de son équipe jusqu'à la demi-finale, où les mêmes anglais prirent leur revanche, avant de s'écrouler en finale devant la Nouvelle-Zélande.
Il eut cependant de nombreuses autres occasions de briller, totalisant en fin de carrière 10 titres de champion de france, plus de 100 sélections en équipe nationale, et deux coupes du monde. Il était un joueur comblé.
Un soir, au fond de son lit, Vincent se rappela du moindre moment depuis qu'il avait découvert le rugby. Et malgré qu'il venait d'annoncer sa retraite en tant que joueur, le moindre de ses projets tournaient encore autour de ce sport.
Il serait désormais entraineur du Stade Toulousain. Il venait de signer pour 3 ans.
Vincent était en paix avec lui-même. Il avait accompli presque tous ses rêves, était encore en âge d'espérer réaliser les autres, et d'en faire de nouveaux.
Regardant sa femme, paisiblement endormie, il sourit. Le plus beau de tous leurs rêves était dans son ventre pour encore quelques mois.
Il se blottit contre elle et s'endormit. Il rêva de leur vie à venir...
Ce texte était à écrire pour le 7/09/2007
Petit, rugby, sang, table, fleur, chat, bougie, fortune, lit, amour
L'ensemble des listes reçues dans le cadre du projet "logorallyes", et ce que j'en ai fait jusqu'ici, est consultable ici.
Tout petit déjà, Vincent avait l'amour du rugby chevillé au corps. Il était devenu "accroc" de ce sport devant un match, où son père avait presque dû le traîner de force. Son père, grand fan de rugby, ne concevait pas que son fils puisse ne pas aimer tout autant que lui-même. Il ne savait pas alors à quel point cet entêtement à transmettre sa passion serait déterminant dans la vie de Vincent.
Bien vite, avec ses parents, il avait joué carte sur table : il voulait intégrer un club. Son père était fou de joie, mais sa mère avait un peu peur qu'il ne se blesse, elle avait tendance à le surprotéger depuis sa naissance. Elle finit pourtant par accepter, à la condition qu'il fasse bien attention.
Il revenait de ses entrainements les genoux en sang, au grand désespoir de sa mère les premières fois. Mais le sourire qui illuminait ses traits était impossible à comparer avec les autres moments, même les plus joyeux, de son existence. Pas une minute ne passait pour lui où le sport, les partenaires, le prochain entrainement, les tournois, n'occupent entièrement ses pensées. Ses résultats scolaires s'en ressentaient, mais son père montra autant de détermination à le faire travailler ses cours que ce fameux soir, pour l'emmener au stade.
Vincent finit par intégrer un cycle sport-études. Il faisait déjà partie des quelques meilleurs, d'après les sélectionneurs. "Mais à cet âge-là, ça ne veut rien dire" avaient-ils ajouté. S'il voulait continuer à croire en sa bonne fortune, qui le mènerait un jour en équipe de France, il devrait apprendre la rigueur, la discipline, adopter une bonne hygiène de vie et ne pas s'autoriser le moindre petit écart. Les entraineurs n'étaient pas là pour lancer des fleurs ou faire des cadeaux. Et à la moindre incartade, il devrait rentrer chez lui.
Il sut se faire une place dans cet univers aux règles quasi-militaires, qui ne parvinrent pas à le détourner de ses rêves.
On finit par le surnommer "le chat", par sa façon toute particulière de se saisir de la balle, sa course pleine de grâce, puis sa façon de sauter. Tout en lui évoquait le félin, et même son physique, inhabituellement fin pour ce sport, et la moustache qui vint orner son visage vers les 17 ans.
Il sortit premier de sa promotion, et n'eut aucun mal à trouver un club professionnel. Il souffla ses 18 bougies avec son contrat pour le Stade Toulousain en poche. Tout lui souriait.
Il lui fallut à peine deux ans pour être sélectionné pour la première fois en équipe de France, lors du dernier match de qualification pour la coupe du monde, où une défaite serait synonyme d'élimination.
Ce match restera à jamais dans les mémoires, car c'est à lui seul que Vincent donna la victoire à son équipe, marquant la moitié des points du match, et parvenant à la dernière minute à redépasser les anglais d'un point.
Il fut le héros d'une nation sportive en délire.
La coupe du monde se passa moins bien. Blessé au deuxième match, il ne put qu'assister à la progression de son équipe jusqu'à la demi-finale, où les mêmes anglais prirent leur revanche, avant de s'écrouler en finale devant la Nouvelle-Zélande.
Il eut cependant de nombreuses autres occasions de briller, totalisant en fin de carrière 10 titres de champion de france, plus de 100 sélections en équipe nationale, et deux coupes du monde. Il était un joueur comblé.
Un soir, au fond de son lit, Vincent se rappela du moindre moment depuis qu'il avait découvert le rugby. Et malgré qu'il venait d'annoncer sa retraite en tant que joueur, le moindre de ses projets tournaient encore autour de ce sport.
Il serait désormais entraineur du Stade Toulousain. Il venait de signer pour 3 ans.
Vincent était en paix avec lui-même. Il avait accompli presque tous ses rêves, était encore en âge d'espérer réaliser les autres, et d'en faire de nouveaux.
Regardant sa femme, paisiblement endormie, il sourit. Le plus beau de tous leurs rêves était dans son ventre pour encore quelques mois.
Il se blottit contre elle et s'endormit. Il rêva de leur vie à venir...