18 décembre 2005
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21:04
Blonde, élégante, la vingtaine. Une beauté inimaginable. C’est ainsi qu’elle m’apparut, une après-midi, quand elle s’assit à ma table, me fixa avec aplomb, et me lança :
- Inventez-moi une histoire, s’il vous plait.
- C’est que… je ne travaille pas ainsi, mademoiselle… je dois d’abord vous imaginer… et puis pour commencer, d’où venez-vous ?
J’appris qu’un membre de l’atelier où je me trouvais l’avait appelée, puis laissée tomber, parce qu’elle avait « trop de caractère » pour le rôle de « blonde écervelée - femme soumise » qu’il préparait.
Tout le contraire d’Angèle.
Son prénom me vint spontanément. Elle le lut dans mes yeux, et son sourire s’élargit.
- Je vous intéresse, avouez !
- Pas de précipitation ! Vous a-t-on dit que je suis spécialisé dans les histoires sombres ? Mes personnages meurent, tuent, souffrent mille maux…
- Je sais ! Et ça me tente beaucoup ! Avec ma beauté, ma « classe », on ne m’invente que des amourettes ennuyeuses, des histoires d’héritage, de conseils d’administration… moi je veux un rôle plus psychologique ! Quitte à ce que j’en meure…
Je promis d’y penser, mais je me sentais incapable de la torturer par écrit. J’étais amoureux avant la première ligne. Cela condamnait le projet.
Elle dut le sentir. Alors elle sourit faiblement, hésita, très lasse soudain. Puis elle s’en alla.
Tenta-t-elle sa chance ailleurs ? Je l’ignore, et n’eus pas de nouvelles jusqu’à aujourd’hui, où je la revois s’asseoir devant moi et jouer cette scène où je fus, involontairement, son bourreau. Et tandis que je vous la raconte, je sais qu’Angèle a ce même sourire qu’à l’instant où je devinai son prénom. Elle la tient, son histoire.
Mais je sens déjà qu’elle en voudra plus…
- Inventez-moi une histoire, s’il vous plait.
- C’est que… je ne travaille pas ainsi, mademoiselle… je dois d’abord vous imaginer… et puis pour commencer, d’où venez-vous ?
J’appris qu’un membre de l’atelier où je me trouvais l’avait appelée, puis laissée tomber, parce qu’elle avait « trop de caractère » pour le rôle de « blonde écervelée - femme soumise » qu’il préparait.
Tout le contraire d’Angèle.
Son prénom me vint spontanément. Elle le lut dans mes yeux, et son sourire s’élargit.
- Je vous intéresse, avouez !
- Pas de précipitation ! Vous a-t-on dit que je suis spécialisé dans les histoires sombres ? Mes personnages meurent, tuent, souffrent mille maux…
- Je sais ! Et ça me tente beaucoup ! Avec ma beauté, ma « classe », on ne m’invente que des amourettes ennuyeuses, des histoires d’héritage, de conseils d’administration… moi je veux un rôle plus psychologique ! Quitte à ce que j’en meure…
Je promis d’y penser, mais je me sentais incapable de la torturer par écrit. J’étais amoureux avant la première ligne. Cela condamnait le projet.
Elle dut le sentir. Alors elle sourit faiblement, hésita, très lasse soudain. Puis elle s’en alla.
Tenta-t-elle sa chance ailleurs ? Je l’ignore, et n’eus pas de nouvelles jusqu’à aujourd’hui, où je la revois s’asseoir devant moi et jouer cette scène où je fus, involontairement, son bourreau. Et tandis que je vous la raconte, je sais qu’Angèle a ce même sourire qu’à l’instant où je devinai son prénom. Elle la tient, son histoire.
Mais je sens déjà qu’elle en voudra plus…