31 août 2007
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19:26
#001 Marianne
doigté, douceur, ciel, merci, maladie, montagne, inadvertance, parapluie, flute, lumière
L'ensemble des listes actuellement reçues dans le cadre du projet "logorallyes", et ce que j'en ai fait jusqu'ici, est consultable ici.
Marco papillonnait dans la lumière, comme tant de fois déjà par le passé. Les soirées mondaines et autres galas n'avaient plus de secrets pour lui, c'était son univers. Il y naviguait en connaisseur, saluant les riches banquiers, dont les visages s'illuminaient, s'inclinant respectueusement devant les dames pour leur baiser la main, offrant son plus beau sourire et ses regards de braise aux demoiselles rougissantes.
Sirotant une flute de champagne, il savait qu'il brillait de mille feux, ce soir encore on ne voyait que lui, et il adorait ça.
Marco Ribaldi était riche, très riche. Des placements dans l'immobilier, à en croire certains, mélangeant causes et conséquences. Il n'avait en tout cas aucune envie de vivre discrètement avec cette fortune.
Aussi à l'aise qu'il fut en ce lieu, Marco savait que ce soir il allait falloir du doigté. Il avait repéré sa cible du jour, une blonde aguicheuse répondant au nom de Jessica Parks, héritière d'un magnat de la presse qui ne pouvait rien lui refuser. La belle était fort bien pourvue financièrement, et sur d'autres plans également, mais à ce qu'on en disait, n'avait que fort peu de cervelle. La nature n'était décidément pas juste, mais il fallait savoir composer avec ce qu'elle vous donnait, se dit Marco. Et il saurait, assurément.
A vrai dire, l'approche avait parfaitement réussi jusque là. Effleurant Jessica "par inadvertance", il s'était confondu en excuses, bafouillant presque, ce qui l'avait fait beaucoup rire. La glace était rompue, et avec toute la douceur dont il était capable dans la voix, il ne lui avait pas fallu longtemps pour qu'elle dise merci à ce heureux hasard qui les avaient réunis. "Ou peut-être est-ce le ciel qui l'a voulu ?".
La première phase était terminée, et tout se passait à merveille.
Jusqu'à ce qu'elle lui parle de sa maladie.
Il avait cru que c'était gagné, il découvrait qu'il allait falloir improviser. Jessica était fragile du coeur, et la moindre émotion pouvait lui être fatale. Elle ne lui laissa pas, malgré qu'elle le trouve fort charmant, le moindre espoir de la revoir après cette soirée, précisément parce qu'il était trop charmant, et que cela la tuerait certainement.
Cela bouleversait les plans de Marco. Et puis, un défi ne lui avait jamais fait peur.
Il se souvenait très bien d'une de ses conquêtes, cardiologue, et de ses travaux concernant cette sorte précise de troubles. Il parla donc à Jessica des dernières découvertes dans le domaine, lui expliqua qu'un séjour à la montagne, s'il était tant soit peu prolongé, disons quelques mois, pourrait lui être du meilleur effet. Et justement, il avait ce charmant petit chalet, dans les alpes...
Ils parlèrent longuement, de beaucoup de sujets, et apprirent à se connaître. C'est ce que pensa Jessica, en tout cas, tandis que Marco en apprenait plus qu'il n'en aurait besoin, ayant su dès le premier regard tout ce qui lui serait nécessaire.
Ils parlèrent, et l'invitation lancée flottait, là, entre eux. Elle en était troublée, il le sentait bien. Et puis, il savait être si délicat qu'elle ne pouvait qu'être conquise. Il prit tout le temps nécessaire.
A la fin de la soirée, elle ne voulut pas que cela se termine ainsi.
C'est sous son parapluie qu'il l'entraina vers la voiture. Elle le guida jusque sa résidence, protégée par des gardes en armes. La tranquillité de ses riches occupants était à ce prix. En ces temps troublés, les enlèvements étaient monnaie courante, et on ne pouvait pas en vouloir aux habitants de protéger leur intimité.
Ils montèrent à l'appartement par l'ascenseur du hall, sans passer par la cour intérieur. Il aurait voulu mieux juger la piscine entraperçue par la baie vitrée, mais Jessica rêvait de s'affaler sur son canapé.
Ils parlèrent beaucoup, burent encore un peu. Finalement, elle s'endormit sur le canapé, toujours souriante.
Marco posa délicatement son verre, se leva sans hâte et, se dirigeant vers la porte vitrée d'où l'on apercevait la piscine, sortit de sa poche un transmetteur.
"En position !".
Il n'en dit pas plus, c'était convenu ainsi.
Les appartements de la résidence s'agençaient sur trois étages autour d'une cour intérieur avec, en son centre, la piscine. Les résidents pouvaient à loisir, sans devoir repasser par le hall, sortir par l'arrière et rejoindre la cour, mais également n'importe lequel des appartements.
Celui qui l'intéressait se trouvait juste à côté.
Il sortit sans faire de bruit, descendit jusqu'à la cour par l'escalier au bout de la rangée, pour ne pas être repéré avant d'être à destination. Il flana dans la cour, s'installa quelques temps sur une chaise longue, au bord de l'eau.
Puis le transmetteur grésilla. Go.
Toujours sans se hâter, Marco remonta par l'escalier central, bien en vue, et frappa doucement à la porte vitrée. Il fut accueilli par deux hommes armés. Des gardes du corps d'Anthonio Di Maggio.
Simulant la surprise, puis s'excusant pour son "erreur", en désignant l'appartement à côté, en face également de l'escalier, mais à gauche, pas à droite, il commença à s'éloigner. Les deux gardes se concertèrent, tout en le regardant du coin de l'oeil. C'était bon, ils ne le suivraient pas.
Il y eut soudain un deuxième grésillement dans le transmetteur, suivi d'un bruit de porte, et d'un petit cri étouffé.
Les gardes se ruèrent à l'intérieur sans refermer la porte vitrée. Comme prévu.
Marco enfila ses gants prestement, puis s'engouffra derrière eux, ajustant d'un geste précis le silencieux sur l'arme qu'il venait de sortir de l'étui au dessus de sa cheville.
Alors le travail commença. Il ouvrit le feu 3 fois seulement.
Garde 1, 2, pause, un pas, deux, la porte de la chambre, un coup de pied pour l'ouvrir, esquive de tir, 1, 2, en position, Di Maggio, esquive encore. Attente.
Les gardes présents dans la chambre se ruèrent à sa poursuite, et tombèrent sous les balles de ses collègues.
Deux à terre ici, deux à l'entrée côté piscine, deux côté intérieur. Et deux dans le hall de l'immeuble. Di Maggio hors-jeu. Terminé.
Il sépara l'arme et le silencieux, retira le chargeur, et confia le tout à ses collègues, y compris ses gants, qu'ils lui otèrent eux même. A eux le nettoyage, c'était convenu ainsi. Lui, il retournerait dormir dans l'appartement à côté, auprès de son si mignon cheval de Troie. C'était l'alibi parfait, le tueur ne serait pas assez fou pour rester sur les lieux, pas vrai ?
Au matin, la police viendrait sûrement frapper à la porte et les réveilleraient. Les questions seraient de pure forme, ils n'avaient rien entendu, ils avaient un peu trop bu et dormaient quand c'était arrivé... mais qu'est-ce qui était arrivé, d'ailleurs ?
Vraiment parfait.
Marco ne niait pas qu'il avait toujours adoré mêler travail et plaisir. Il n'avait pas l'intention d'en rester là avec Jessica. Mais sans elle, il n'aurait jamais pu entrer dans la résidence, avec les gardes à l'entrée. Les risques, ce n'était pas pour les hommes comme lui, il laissait cela volontiers à ses collègues. Lui était là pour la finition. Les détails n'étaient pas de son ressort, ni avant ni après.
Marco rentra discrètement dans l'appartement de Jessica. Elle dormait toujours. Il s'allongea à ses côtés, et passa un bras protecteur autour d'elle. Elle s'agita un peu, lui prit la main, et se rendormit.
Dans quelques jours, quand la police aurait cessé de tout retourner dans la résidence, ils partiraient tous les deux pour son chalet dans les montagnes, pour quelques mois, deux ou trois. Et elle serait à lui. Il allait le lui soigner, son coeur... en douceur naturellement, il n'était pas une brute. Jamais avec une femme...
Un soir de travail et des mois de vacances... vraiment un métier de rêve...
doigté, douceur, ciel, merci, maladie, montagne, inadvertance, parapluie, flute, lumière
L'ensemble des listes actuellement reçues dans le cadre du projet "logorallyes", et ce que j'en ai fait jusqu'ici, est consultable ici.
Marco papillonnait dans la lumière, comme tant de fois déjà par le passé. Les soirées mondaines et autres galas n'avaient plus de secrets pour lui, c'était son univers. Il y naviguait en connaisseur, saluant les riches banquiers, dont les visages s'illuminaient, s'inclinant respectueusement devant les dames pour leur baiser la main, offrant son plus beau sourire et ses regards de braise aux demoiselles rougissantes.
Sirotant une flute de champagne, il savait qu'il brillait de mille feux, ce soir encore on ne voyait que lui, et il adorait ça.
Marco Ribaldi était riche, très riche. Des placements dans l'immobilier, à en croire certains, mélangeant causes et conséquences. Il n'avait en tout cas aucune envie de vivre discrètement avec cette fortune.
Aussi à l'aise qu'il fut en ce lieu, Marco savait que ce soir il allait falloir du doigté. Il avait repéré sa cible du jour, une blonde aguicheuse répondant au nom de Jessica Parks, héritière d'un magnat de la presse qui ne pouvait rien lui refuser. La belle était fort bien pourvue financièrement, et sur d'autres plans également, mais à ce qu'on en disait, n'avait que fort peu de cervelle. La nature n'était décidément pas juste, mais il fallait savoir composer avec ce qu'elle vous donnait, se dit Marco. Et il saurait, assurément.
A vrai dire, l'approche avait parfaitement réussi jusque là. Effleurant Jessica "par inadvertance", il s'était confondu en excuses, bafouillant presque, ce qui l'avait fait beaucoup rire. La glace était rompue, et avec toute la douceur dont il était capable dans la voix, il ne lui avait pas fallu longtemps pour qu'elle dise merci à ce heureux hasard qui les avaient réunis. "Ou peut-être est-ce le ciel qui l'a voulu ?".
La première phase était terminée, et tout se passait à merveille.
Jusqu'à ce qu'elle lui parle de sa maladie.
Il avait cru que c'était gagné, il découvrait qu'il allait falloir improviser. Jessica était fragile du coeur, et la moindre émotion pouvait lui être fatale. Elle ne lui laissa pas, malgré qu'elle le trouve fort charmant, le moindre espoir de la revoir après cette soirée, précisément parce qu'il était trop charmant, et que cela la tuerait certainement.
Cela bouleversait les plans de Marco. Et puis, un défi ne lui avait jamais fait peur.
Il se souvenait très bien d'une de ses conquêtes, cardiologue, et de ses travaux concernant cette sorte précise de troubles. Il parla donc à Jessica des dernières découvertes dans le domaine, lui expliqua qu'un séjour à la montagne, s'il était tant soit peu prolongé, disons quelques mois, pourrait lui être du meilleur effet. Et justement, il avait ce charmant petit chalet, dans les alpes...
Ils parlèrent longuement, de beaucoup de sujets, et apprirent à se connaître. C'est ce que pensa Jessica, en tout cas, tandis que Marco en apprenait plus qu'il n'en aurait besoin, ayant su dès le premier regard tout ce qui lui serait nécessaire.
Ils parlèrent, et l'invitation lancée flottait, là, entre eux. Elle en était troublée, il le sentait bien. Et puis, il savait être si délicat qu'elle ne pouvait qu'être conquise. Il prit tout le temps nécessaire.
A la fin de la soirée, elle ne voulut pas que cela se termine ainsi.
C'est sous son parapluie qu'il l'entraina vers la voiture. Elle le guida jusque sa résidence, protégée par des gardes en armes. La tranquillité de ses riches occupants était à ce prix. En ces temps troublés, les enlèvements étaient monnaie courante, et on ne pouvait pas en vouloir aux habitants de protéger leur intimité.
Ils montèrent à l'appartement par l'ascenseur du hall, sans passer par la cour intérieur. Il aurait voulu mieux juger la piscine entraperçue par la baie vitrée, mais Jessica rêvait de s'affaler sur son canapé.
Ils parlèrent beaucoup, burent encore un peu. Finalement, elle s'endormit sur le canapé, toujours souriante.
Marco posa délicatement son verre, se leva sans hâte et, se dirigeant vers la porte vitrée d'où l'on apercevait la piscine, sortit de sa poche un transmetteur.
"En position !".
Il n'en dit pas plus, c'était convenu ainsi.
Les appartements de la résidence s'agençaient sur trois étages autour d'une cour intérieur avec, en son centre, la piscine. Les résidents pouvaient à loisir, sans devoir repasser par le hall, sortir par l'arrière et rejoindre la cour, mais également n'importe lequel des appartements.
Celui qui l'intéressait se trouvait juste à côté.
Il sortit sans faire de bruit, descendit jusqu'à la cour par l'escalier au bout de la rangée, pour ne pas être repéré avant d'être à destination. Il flana dans la cour, s'installa quelques temps sur une chaise longue, au bord de l'eau.
Puis le transmetteur grésilla. Go.
Toujours sans se hâter, Marco remonta par l'escalier central, bien en vue, et frappa doucement à la porte vitrée. Il fut accueilli par deux hommes armés. Des gardes du corps d'Anthonio Di Maggio.
Simulant la surprise, puis s'excusant pour son "erreur", en désignant l'appartement à côté, en face également de l'escalier, mais à gauche, pas à droite, il commença à s'éloigner. Les deux gardes se concertèrent, tout en le regardant du coin de l'oeil. C'était bon, ils ne le suivraient pas.
Il y eut soudain un deuxième grésillement dans le transmetteur, suivi d'un bruit de porte, et d'un petit cri étouffé.
Les gardes se ruèrent à l'intérieur sans refermer la porte vitrée. Comme prévu.
Marco enfila ses gants prestement, puis s'engouffra derrière eux, ajustant d'un geste précis le silencieux sur l'arme qu'il venait de sortir de l'étui au dessus de sa cheville.
Alors le travail commença. Il ouvrit le feu 3 fois seulement.
Garde 1, 2, pause, un pas, deux, la porte de la chambre, un coup de pied pour l'ouvrir, esquive de tir, 1, 2, en position, Di Maggio, esquive encore. Attente.
Les gardes présents dans la chambre se ruèrent à sa poursuite, et tombèrent sous les balles de ses collègues.
Deux à terre ici, deux à l'entrée côté piscine, deux côté intérieur. Et deux dans le hall de l'immeuble. Di Maggio hors-jeu. Terminé.
Il sépara l'arme et le silencieux, retira le chargeur, et confia le tout à ses collègues, y compris ses gants, qu'ils lui otèrent eux même. A eux le nettoyage, c'était convenu ainsi. Lui, il retournerait dormir dans l'appartement à côté, auprès de son si mignon cheval de Troie. C'était l'alibi parfait, le tueur ne serait pas assez fou pour rester sur les lieux, pas vrai ?
Au matin, la police viendrait sûrement frapper à la porte et les réveilleraient. Les questions seraient de pure forme, ils n'avaient rien entendu, ils avaient un peu trop bu et dormaient quand c'était arrivé... mais qu'est-ce qui était arrivé, d'ailleurs ?
Vraiment parfait.
Marco ne niait pas qu'il avait toujours adoré mêler travail et plaisir. Il n'avait pas l'intention d'en rester là avec Jessica. Mais sans elle, il n'aurait jamais pu entrer dans la résidence, avec les gardes à l'entrée. Les risques, ce n'était pas pour les hommes comme lui, il laissait cela volontiers à ses collègues. Lui était là pour la finition. Les détails n'étaient pas de son ressort, ni avant ni après.
Marco rentra discrètement dans l'appartement de Jessica. Elle dormait toujours. Il s'allongea à ses côtés, et passa un bras protecteur autour d'elle. Elle s'agita un peu, lui prit la main, et se rendormit.
Dans quelques jours, quand la police aurait cessé de tout retourner dans la résidence, ils partiraient tous les deux pour son chalet dans les montagnes, pour quelques mois, deux ou trois. Et elle serait à lui. Il allait le lui soigner, son coeur... en douceur naturellement, il n'était pas une brute. Jamais avec une femme...
Un soir de travail et des mois de vacances... vraiment un métier de rêve...