9 février 1999
2
09
/02
/février
/1999
00:00
Dans ces marécages
A l’autre bout de la terre,
Loin des routes à péage
Et des centrales nucléaires,
Comptabilité journalière
De l’horreur,
Répression, coutumière,
Et la peur,
Et la faim.
On leur envoie nos conserves, périmées,
Qui ne leur servent à rien,
Et de l’huile de la farine, « en quantité »,
Ou bien rien, parce que c’est loin,
Si loin, « Et puis, ça n’arrive jamais »,
« Et on n’est pas responsables, mine de rien ! »
Qui sait ?
Les agrafeuses sur des cartons
Placardent les soldes en lettres de sang.
A tous les étages, dans tous les rayons,
On achète tant
Qu’on peut, « La vie est dure, vous comprenez ? ».
Une autre année a passé
Dans l’indifférence, quoi qu’on en dise.
J’ai des images qui me suivent
De ces marécages, d’hier,
D’aujourd’hui, à l’autre bout de la terre,
Ou nous pourrions tant, si enfin …
Pour moins de gens, c’est certain
De moins en moins, mais est-ce là une solution ?
A chacun sa réponse, je garderai mes questions
Jusqu’à un changement, ou la fin,
Amer et sans espoirs, mais les yeux ouverts
Pour de nouvelles images, plus belles qu’hier ?