Marcher dans la rue, un jour sombre, ciel plombé. Ciel qui subitement se déchire, jour de pluie. Et pas de parapluie.
Courir, courir, pour rentrer vite, plus que 20 mètres. Entrer. Il fait bon chez soi.
Retirer ses chaussures, sa veste, pour ne pas salir la maison, pour qu'elle ne hurle pas ; mais oublier qu'elle ne supporte pas la moindre goutte d'eau, oublier les cheveux mouillés.
Elle hurle.
La regarder attraper quelques affaires rapidement, parce que "c'est assez !", la goutte d'eau qui fait déborder le vase en somme.
Sauf qu'il y en a plusieurs, chérie, de l'eau tout le long du couloir jusqu'à la porte de la chambre, regarde !
La regarder sans bouger, se précipiter vers la porte avec ses affaires, pour cette bêtise. Oublier de prendre son parapluie. Sortir et se retrouver instantanément trempée, avec son sac, son air offusqué, son sale caractère.
Ne pas attendre qu'elle change d'avis. Refermer la porte. Après tout elle l'a voulu, et ce n'est pas la première fois qu'elle joue cette comédie, pour rien. Ce sera la dernière.
L'écouter un peu sonner à la porte, taper, menacer. L'écouter et jubiler. Fallait réfléchir avant. Puis s'installer dans le fauteuil, avec un bon verre de porto (interdit par elle) , vivaldi dans le lecteur CD (elle n'aimait que le rock), le bonheur. Enfin total.
Demain il sera temps de penser, emballer ses affaires, ... mais là, savourer la liberté retrouvée.
Cette liberté que souvent l'on perd en pensant gagner mieux ...
29/10/2005