23 décembre 2005
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21:08
Thomas guettait l’horloge. 23h45. Dans un quart d’heure il serait libre.
Ses mains tremblaient un peu, mais pas l’ombre du manque. Le clavier n’était plus l’ennemi. A l’écran, la page restait blanche.
Les mots avaient été sa prison depuis 12 ans. Il était certes un écrivain mondialement célèbre, riche, et quelle que soit la qualité de sa production, il se trouvait toujours quelques millions de personnes pour acheter son dernier livre. Mais ce confort, il n’en avait pas profité. Possédé par les mots, il avait perdu sa femme. Ses enfants n’avaient plus voulu le voir, à quoi bon, il avait toujours un chapitre à achever, puis un autre, puis … fin du week-end. Il s’était éloigné de ses amis, ne restaient que des gens « du métier », dont son éditeur.
Il s’était éloigné de la musique (besoin de silence pour écrire), des spectacles, du cinéma. Il ne lisait plus, avait jeté sa télé, ignorait l’actualité. Un vrai ermite, en haut de sa montagne de pages.
Un jour, devant le miroir, le choc : hirsute, sale, débraillé. Sans la moindre idée de l’heure ni du contenu de son dernier repas.
Il tenta tout pour se désintoxiquer. En vain.
Les mots le prenaient n’importe quand, le harcelaient jusqu’à ce qu’il cède, le réveillaient, et même parfois le plaçaient dans un état second pour s’écrire eux-mêmes.
Mais pas aujourd’hui.
Gagné !!! 23h58. 24h sans écrire.
Soudain il y eut comme un vide. Intense. Grandissant.
23h59
Thomas suffoquait, sûr soudain qu’il perdait là l’essentiel, sa raison d’être.
Il poussa un soupir désespéré.
Ses doigts accompagnèrent le mouvement sur le clavier.
La nuit passa à apaiser le malaise.
Ses mains tremblaient un peu, mais pas l’ombre du manque. Le clavier n’était plus l’ennemi. A l’écran, la page restait blanche.
Les mots avaient été sa prison depuis 12 ans. Il était certes un écrivain mondialement célèbre, riche, et quelle que soit la qualité de sa production, il se trouvait toujours quelques millions de personnes pour acheter son dernier livre. Mais ce confort, il n’en avait pas profité. Possédé par les mots, il avait perdu sa femme. Ses enfants n’avaient plus voulu le voir, à quoi bon, il avait toujours un chapitre à achever, puis un autre, puis … fin du week-end. Il s’était éloigné de ses amis, ne restaient que des gens « du métier », dont son éditeur.
Il s’était éloigné de la musique (besoin de silence pour écrire), des spectacles, du cinéma. Il ne lisait plus, avait jeté sa télé, ignorait l’actualité. Un vrai ermite, en haut de sa montagne de pages.
Un jour, devant le miroir, le choc : hirsute, sale, débraillé. Sans la moindre idée de l’heure ni du contenu de son dernier repas.
Il tenta tout pour se désintoxiquer. En vain.
Les mots le prenaient n’importe quand, le harcelaient jusqu’à ce qu’il cède, le réveillaient, et même parfois le plaçaient dans un état second pour s’écrire eux-mêmes.
Mais pas aujourd’hui.
Gagné !!! 23h58. 24h sans écrire.
Soudain il y eut comme un vide. Intense. Grandissant.
23h59
Thomas suffoquait, sûr soudain qu’il perdait là l’essentiel, sa raison d’être.
Il poussa un soupir désespéré.
Ses doigts accompagnèrent le mouvement sur le clavier.
La nuit passa à apaiser le malaise.