5 avril 2008
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Il faut que tout soit exact...
Il ne faut pas se tromper de plume, pas plus que de moment. Ne pas trop soigneusement choisir ses mots, juste les laisser s'ébrouer, mais être très attentif, quand ils se mettent en route, à ce que cela réponde au moins en partie à l'idée que l'on s'en faisait... pour autant que l'on s'en soit fait une au préalable, bien sûr, mais ce n'est même pas nécessaire : si avec le temps les mots sont devenus des amis bien présents plutôt que de passages, et la page blanche une compagne de jeu plutôt qu'un désert... alors tout ira bien.
Suivre le flot tel qu'il veut venir une fois lancé ou non dans une direction, donc... mais après, quelle en sera la fin ? Faut-il tout permettre aux phrases qui se font paragraphes, au texte qui se construit un peu - ou beaucoup, ou pire - n'importe comment, comment fixer les limites à ne pas franchir, sous peine de devoir retailler impitoyablement, tel un bonsaï, l'arbre à lettres qui voulait s'évader du pot ?
Il faut la main verte, mais il faut aussi plus que ça. De l'instinct et du travail, de la patience et en même temps de l'urgence distillée... il faut concilier les extrèmes à chaque mot qui s'écoule, indifférent à notre conflit interne. Et priez pour que, tous, ils demeurent ainsi indifférents, sous peine que le flot se tarisse...
Et à l'heure de tracer le mot fin, il faut encore ne pas se tromper de façon de l'écrire, pour s'en convaincre soi-même, pour éviter les rechutes, ou les repousses...
Tant de choses à savoir pour savoir écrire...