12 février 1999
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Les médicaments, cent fois plus fort
Que de l’aspirine,
La douche, qui assassine
Les pensées, « purifie » les corps,
La terreur des hommes en blanc
Face à qui il faut paraître autre, sans fin,
Si on veut un jour ressortir vivant
De cet asile, pas juste dans les jardins.
On anticipe les repas sans peine :
Salade de cornichons, cassoulet, rengaines,
Manger sans faim, mais manger :
Surtout ne pas attirer
L’attention
Puis corvée, nettoyer
Les W.C., faire la vaisselle, nettoyer
L’évier,
Corvée pour les moins cinglés, les « bons garçons ».
Dernière fois : il paraît que je suis guéri
Je sort demain, à ce qui se dit.
Mais méfiance :
Ne pas montrer mes sentiments par avance
6 mois pour ce meurtre, de sang froid,
Pour mon plaisir, mais bien sûr, je n’étais pas moi !
Bon avocat. Il faudra que je le remercie.
Je n’ai jamais été fou, mais si facile de faire comme si …
En attendant, pare-chocs, carrosserie,
Je frotte, et brille, brille
La voiture du directeur
Sympa, à ses heures
Mais je ne le regretterai pas.
Demain, me réinsérer, faire le mort,
Puis, quand ils m’auront oublié,
Leur montrer qui est le plus fort,
Etre celui que j’ai toujours été.