10 ans de retard au rendez-vous. Me pardonnerez-vous ?
Voici mon premier texte dans le cadre du projet "Retour de flammes" (écriture autour de listes de mots imposées).
Et à tout seigneur tout honneur, je commence par la liste que Béa / Artemis, ma meilleure amie, m'avait proposé à l'époque. En espérant qu'elle trouvera le résultat à la hauteur ^^
#1 Béa
âmes, enlacé(s), terreur, feux, cliquetis, fourrure, signes,
musée, flamboyant, horloge, aiguille, vitre, baiser, journal, catastrophe, glacial
"Et l'aiguille avance, et l'horloge tourne / son cliquetis accompagne, mais jamais ne détourne"
Deux corps enlacés devant les feux de la grande cheminée, quasi endormis après un dernier baiser.
Deux âmes abandonnées, loin de la terreur et des catastrophes qui jonchent les pages du journal, loin de l'extérieur glacial, où les vitres des voitures s'embuent et gèlent.
Lui sombre peu à peu, elle le veille encore, juste quelques instants, avant de le rejoindre. Elle chantonne doucement cette petite comptine, sortie tout droit de son enfance, quand sa mère venait la border, elle, ce qu'elle avait de plus cher. Le parallèle la fait sourire.
Toutes les pièces du puzzle sont en place, là, dans ce moment de calme absolu après les heures flamboyantes.
Tout sonne juste, à l'opposé exact de leur première rencontre, dans ce musée, quand il l'avait trouvée si méprisable dans le manteau de fourrure qui lui sert à conserver ses émotions à l'intérieur- son costume de scène. Et lui, qu'elle avait profondément haï pour sa suffisance, lui qui cache si bien ses doutes...
Elle repense à ces gens qui disent qu'ils ont su tout de suite pour eux, que les signes étaient là. Mais pourquoi vouloir ainsi réécrire l'histoire à tout prix ? Un coup de foudre n'est pas toujours le plus beau. Dans leur cas, seulement deux humains qui ont décidé ensemble de dépasser leurs préjugés, de ne pas rester sur une mauvaise rencontre. Même si l'autre n'avait alors aucune importance, n'en aurait peut-être jamais.
Sans enjeux ni attentes.
"C'est ainsi que la vie se construit", pensa-t-elle encore ...
puis elle s'endormit. En paix.