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Ce blog et les écrits qu'il contient sont mis à disposition par Michel Bosseaux (l'auteur) selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International.
 
 

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18 août 2007 6 18 /08 /août /2007 11:35
Sur une liste de mots proposée par Claire Ogie, un texte qui, je l'espère, vous plaira.


Elle s'appelait Diane. Quand il l'avait vue pour la première fois, c'était dans ce musée, où elle observait le squelette d'un dinosaure de taille appréciable. Et quand, l'espace d'une seconde, son regard avait glissé vers lui, ce n'avait pas été pour plus qu'une rapide évaluation, comme on effeuille une marguerite en rêvant à autre chose, mais sans vraiment la voir. Et le sourire qu'il lui tendait alors n'y changea rien.

Il s'était senti glacé jusqu'au sang, vidé de toute son énergie.


Il avait soif, et le besoin de boire qu'il avait si bien combattu ces derniers mois se refaisait impérieux. La plume, redevenue par le fait d'une seule seconde tonne de plomb, ne lui chatouillait plus le visage. Le manque l'étouffait, le consumait au plus profond... En un regard, elle avait révélé ce qu'il y avait de plus intense en lui, sur la palette des émotions.

Il avait pris une table, sorti tranquillement son brûle-gueule, qui lui avait si souvent servi de talisman pour contrer les poussées. Il aimait le rituel tranquille, du nettoyage au bourrage lent, méthodique... au fil des gestes mesurés, il retrouvait le contrôle de lui-même, peu à peu.

Il s'apprêtait à allumer sa pipe, mais elle fut plus rapide que lui.
Elle le regardait en souriant.

- Je ne vous offre pas un verre, bien sûr... il vaudrait mieux éviter. Et ne vous posez pas la question... je ne bois pas non plus.
- mais ...
- non, pas un mot... vous avez cru que je ne vous avais pas vraiment vu, tout à l'heure, pas vrai ?
- ...
- votre silence parle pour vous... C'est bien, le silence... ça permet de se dire tellement plus de choses...

Ils avaient beaucoup parlé en silence, ce jour-là, assis autour de cette table, rien qu'à se regarder tandis que le soleil baissait lentement. Il n'avait pas su comment elle avait compris son malaise, comment elle l'avait retrouvé. Il n'avait rien demandé, ce n'était pas vraiment nécessaire. Dans son regard il y avait la trace d'une brisure, un peu jumelle de la sienne, et ce n'est pas le domaine des questions de lever ce voile-là. Seul le temps, et la confiance...

Et avec elle assise à ses côtés, il avait tout son temps...




n. m. (pl. Brûle-gueules). XVIIIe siècle. Composé de brûle, forme verbale de brûler, et de gueule.Fam. Pipe à tuyau très court.
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18 août 2007 6 18 /08 /août /2007 00:00

mots imposés : laisse venir / son / pièce / flaque / découpé

 


 

tu sautes dans les flaques
tu ris tu danses
aucun son
les photos sont muettes
carrés trop bien découpés
rangés aux murs du salon

les yeux fermés
je laisse venir la mémoire


dans la pièce à coté
ton chant lui fait écho
en bien plus beau

11/09/2005

texte republié

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17 août 2007 5 17 /08 /août /2007 12:54
Pas eu envie de faire quelque chose de gai avec cette nouvelle liste, que l'on m'en excuse. Je vais là où les mots me portent, et ce n'est souvent pas là où on aurait pu le croire...

tableau, surprise, syntaxe, Rembrandt, miroir, océan,
s'envoler, construire, joie, délicatement, lettre

Je regarde ta lettre s'envoler vers l'océan. Le vent me l'a volée, mais je n'ai pas eu envie de la retenir. A la surprise de recevoir cette enveloppe de toi avait succédé la joie anticipée... Je ne m'attendais pas à ces mots-là, à ces phrases à la syntaxe parfaite, ciselées délicatement, mais avec tellement de froideur...

Nous aurions pu construire un autre avenir, nous aurions pu rester le miroir l'un de l'autre, et nous renouveler chaque jour sous un regard aimant... nous aurions pu tellement, à partager Rembrandt, Pessoa ou Hugo, à nous enrichir simplement d'être deux. Mais ce tableau parfait, tu n'en as pas voulu. A la place, il y a ces mots que déjà j'oublie, de toute la force de ce vent qui les emportent au loin, ces mots dont j'aimerais demain dire qu'ils n'ont pas plus existé que toute cette histoire, puisque tu n'en as pas voulu.

Je tourne le dos à mon bonheur qui me fuit. La seule façon de m'en sortir est de me dire que c'est mieux ainsi, que c'est aussi mon choix. On a les victoires que l'on peut, au prix de mensonges nécessaires.
Et ainsi, demain, mon coeur sera aussi froid que tes mots... mais je serai vivant, et il paraît que c'est le plus important. Une "belle" vie mécanique sans rêves...

Je prie quand même pour que les larmes viennent et me gardent humain, au fond...

08/01/2007
texte republié
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17 août 2007 5 17 /08 /août /2007 12:41
On n'échappe à rien, pas même à ses fuites
quand on se pose, on est mort

Jean-Jacques Goldman - "On ira"



Je ne résiste pas à l'envie de vous faire découvrir un site très complet sur Jean-Jacques Goldman, divers artistes pour lesquels il a écrit, ou des artistes proches. Il s'agit de "Parler de sa vie", une vraie référence, avec tous les textes de chanson, une biographie de Jean-Jacques, des news (peu nombreuses malheureusement, l'homme est discret)... et plein d'autres choses que je vous laisse découvrir.
Je vous souhaite une agréable promenade (et plus si affinités) dans l'univers de ce poète / auteur-compositeur interprête / être vraiment humain.
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17 août 2007 5 17 /08 /août /2007 00:58
La véritable musique est le silence
Toutes les notes ne font qu'encadrer ce silence.

Miles Davis




Y a des qualités de silence

comme les étoffes, ou le bois
des profonds, des courts, des immenses
des que l'on n'entend presque pas

Jean-Jacques Goldman - "Tu manques"
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