Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Licence Creative Commons
Ce blog et les écrits qu'il contient sont mis à disposition par Michel Bosseaux (l'auteur) selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International.
 
 

Newsletter
 

 

Référencement


Mes autres blogs
24 août 2007 5 24 /08 /août /2007 23:24
Douceurs violentes, pas de jour sans nuit ni de plaines sans pente, pas de soleil sans pluie ni de paix sans armes, pas de repos sans peines ni de joie sans larmes, pas de beauté sans laideur ni d'amour sans haine : violentes douceurs.

Partager cet article
Repost0
24 août 2007 5 24 /08 /août /2007 13:50

« Cela aurait du être une belle journée », se répéta Jack Travis pour la 100ème fois au moins. « Même plus que belle ». Il avait assez travaillé pour cela. Et c’est sûr, ça n’aurait pas manqué d’être une énorme surprise pour Helen.

Si elle était venue.

Mais voilà, une fois de plus, la vie n’est qu’un long fleuve d’imprévu, et peu importe les moyens pour le dompter, il vous surprend toujours.

« Helen est morte. Et il faut que je l’apprenne pas la télé.
Incroyable !

Pour un peu, je lui en voudrais, à cette … mais non, c’est trop stupide. Elle n’a quand même pas choisi de mourir. Et surtout pas aujourd’hui. »

Mais décidément, Jack trouvait ça très dur à avaler.

« Ainsi, ma surprise tombe à l’eau, et me voilà spectateur de la mort de ma femme par écran interposé.

Très frustrant. »

 
Le ton « faits divers » commençait à l’énerver franchement, quand une bonne reconstitution télévisée (même purement spéculative), aurait avantageusement remplacé les commentaires plats des journalistes, cachant leur ignorance sous du mélo à deux balles … aucune image « prise sur le vif » …

« Vraiment, ça n’aurait pas du finir ainsi …

"Sauvagement assassinée après avoir été violée ", fin de citation

Ca n’a même pas de classe ! »

Plus il y pensait, plus Jack se disait que tuer une femme seulement pour avoir le droit de la toucher avant … et le droit au silence après … alors qu’il y en avait tant qui ne demandaient que ça, être touchées … et qu’il suffisait d’aider les moins convaincues avec beaucoup d’alcool, ou un peu de drogue, ou un mélange des deux …

« Vraiment minable, comme motivation pour tuer. »

 Et ensuite, pourquoi laisser les choses « en l’état » ?

 « Au pire, il aurait pu faire disparaître le corps. Au mieux, maquiller en accident. Mais non ! Il a juste été assez intelligent pour ne pas se faire voir. Et encore. Il n’a même pas mis de capote !

Mais ça, ça m’arrangerait plutôt. La police aurait encore pu me soupçonner, sinon !

Avouez que ça aurait été le comble !

Un psychopathe assassine la femme que je chéris tendrement (et surtout son argent) depuis 2 longues années … et la police ne trouverait rien de mieux que de me coller le crime sur le dos.
Et adieu l’assurance-vie.

Trop drôle. J’en rirais presque.

En attendant, cela n’aura bien évidemment pas lieu, et l’argent est à moi. Mais quand même … je suis frustré.
A 3 heures prêt, c’est moi qui la tuais. Pour l’argent bien sûr. Bien meilleur but !

La vie est étrange, parfois … vous ne trouvez pas ? »

 
Tout en se parlant à lui-même, Jack tournait en rond dans la pièce. Il finit par se servir un verre et s’affala dans son fauteuil, devant la télévision.

« Finalement, allez … ce n’est pas une si mauvaise journée, pas vrai ? C’est même encore mieux … personne ne pourra jamais penser que je voulais la tuer …

Le crime le plus parfait qui soit : celui que l’on n’a pas à commettre soi-même ! »

Finissant son verre, Jack pensa fugacement qu’il faudrait quand même qu’il pense à changer ce porto, qui avait vraiment un drôle de goût.

« Mais … le porto ? C’était la bouteille d’Helen ? oh non !

 adieu l’argent … »

 



« Dernière minute, nous venons d’apprendre le suicide de l'homme d'affaire Jack Travis, mari d’Helen Travis, qui, nous vous le rappelons, vient d'être sauvagement assassinée par « le poinçonneur de Manhattan ». D’après les premières analyses, il aurait mélangé du poison dans son porto.

 - Une bien triste fin, vous ne trouvez pas Carole ?

- Si, Franck … et  nous comprenons tous le désespoir que ce pauvre homme a pu ressentir …

- Et tout le monde est en droit de se demander : mais que fait la police ?

- Ici Carole King et Franck Carson, pour CBS news … à vous les studios ! »

 

 (texte republié)

 

Partager cet article
Repost0
24 août 2007 5 24 /08 /août /2007 13:41
il ne faut pas pleurer d'avoir perdu la lune, car les larmes t'empechent de voir les étoiles.

Proverbe chinois
avec mes remerciements à Yara
pour me l'avoir fait connaître
Partager cet article
Repost0
24 août 2007 5 24 /08 /août /2007 08:54

Aujourd'hui 17 juin. Une nouvelle journée qui commence, sous un soleil qui a cessé depuis deux semaines déjà d'être insolent. Je l'accueille avec plaisir au réveil, à travers mes volets mal fermés.

J'avais oublié combien la vie peut être belle, et si simple, quand personne ne vous pourchasse. 

J'ai encore dû changer de nom. Mais ce n'est pas la première fois. Je m'appelle Richard Banford, à en croire mes papiers d'identité… avant c'était Anthony Sorel. Avant… peu importe. Seul compte le moment présent.

Inutile de repenser au passé, à moins de vouloir repenser aussi à…

Non non, c'est de l'histoire ancienne maintenant...

 
Aujourd'hui 17 juin, j'ai un entretien pour un travail de livreur dans une société de ventes par correspondance. Tout ce qu'il me faut. Ca n'a rien de passionnant, j’avoue. Mais ça serait mon premier vrai travail depuis longtemps. Tout ça à cause…

Ne pas y penser.



 Le temps de me préparer et me voilà dans la rue, bordée d'arbres aux feuilles éclatantes de santé. Pas l'ombre d'une voiture en vue. J'ai eu de la chance de trouver cet appartement.

Je croise quelques voisins que je salue avec un sourire. Ca ne coûte pas cher de se faire apprécier. Puis on ne sait jamais, ça peut toujours servir. Je n'aime pas les gens, mais je sais leur faire croire le contraire.

J'arrive au métro. Là, c'est déjà la cohue. J'entre. Une rame dans deux minutes, j’attends patiemment.
Je me sens bien dans ma peau, vraiment. Moi qui n'aime pas la foule, me voilà en train de sourire pourtant, le cœur léger. Décidément, la vie est belle.

Je me faufile jusqu'à une place libre et m'installe. Je n'ai pas oublié de prendre un livre. La clé de la réussite en toute chose est d'avoir l'air de ne pas faire attention aux autres. Comme ça, ils ne se sentent pas agressés.

En fait, je ne lis pas, je fais juste semblant. Je n'aime pas la foule alors je me méfie. Je ne rate pas un geste, un regard, une attitude.

Mais tout va bien aujourd'hui. J'arrive même à lire réellement.

J'ai avalé deux pages au moment où le métro s'arrête à la 6ème station. Je relève la tête pour regarder monter les passagers.

Et là tout bascule.



Des yeux d'un bleu profond se posent brièvement sur moi. Trop brièvement peut-être pour qu'on puisse en déduire quelque chose, mais je sais ce qu'il en est. Le même éclat dans le regard. C'est elle.

D'habitude elle préfère les yeux verts, mais peu importe, il n'y a pas de doutes. Je suis passé maître dans l'art de la reconnaître. Depuis le temps.

Je dois lui concéder qu'elle sait choisir des visages, des vêtements, des façons de se mouvoir, totalement différents à chaque apparition. Et elle a du goût. Jamais vulgaire, jamais quelconque. Coiffure impeccable. 1m65. Elle déteste les chaussures à hauts talons, n'en porte jamais. Elle préfère les vêtements simples aux tenues trop tapageuses. Des couleurs unies, chaleureuses, qui mettent en valeur son sourire si franc, et cet éclat dans le regard.
Ce même éclat, et cette façon de sembler ne pas faire attention à moi, alors qu'en moins d'une seconde elle a fouillé mon âme …

Tu peux te déguiser autant que tu voudras, ma belle. Je te reconnaîtrai toujours.

Je balaye du regard l'espace qui me sépare de la porte la plus proche. Je perçois son regard sur moi à nouveau, fugitivement. Il faut que je trouve une solution, vite.

Deux semaines, je croyais bien l'avoir semée cette fois, mais il n'en est rien. Si je m'en sors, il faudra que je prenne encore plus soin de brouiller les pistes la prochaine fois. Une bouffée de rage m'envahit.

Quand donc cessera-t-elle de me pourrir la vie ?

 



Je n'ai pas le choix, comme toujours. Maintenant qu'elle sait que je l'ai vue, elle ne cesse de m'observer à la dérobée. C'est une professionnelle, elle sait comment s'y prendre pour que sa cible ne remarque rien, mais j'ai appris avec le temps à passer entre ses regards, à la prendre par surprise.

A la tuer, aussi.

Je l'ai déjà fait des centaines de fois. Et puisqu'elle veut continuer la traque, puisqu'elle n'en a pas encore assez, alors je vais soigner sa fin tout particulièrement aujourd'hui. Qu'elle s'en souvienne. Qu'elle sache que si je n'y prends aucun plaisir particulier, sa souffrance me tient néanmoins très à cœur.

Il faut que celle-ci soit maximale. Pour qu'enfin elle renonce.

 



Le métro s'immobilise à la station.

Elle se lève, continue à faire semblant de ne pas me voir, tout en scrutant (un millième de seconde tout au plus) ma réaction. Puis, elle sort, et d'un nouveau regard furtif, me défie de la suivre.

Comme si j'avais le choix.

Comme si je ne devais pas résoudre le problème à tout prix.


Mais quand même, j'attends la dernière seconde pour débarquer. Pour qu'elle doute.
Puis, je m'engouffre, juste avant que les portes se referment...

14/12/2000 -  24/08/2007

 


Partager cet article
Repost0
23 août 2007 4 23 /08 /août /2007 21:40
Vous ne pouvez pas empêcher les oiseaux de la tristesse de voler au-dessus de vos têtes, mais vous pouvez les empêcher de faire leurs nids dans vos cheveux.

Proverbe chinois
Partager cet article
Repost0