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Ce blog et les écrits qu'il contient sont mis à disposition par Michel Bosseaux (l'auteur) selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International.
 
 

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26 août 2007 7 26 /08 /août /2007 16:33
J'ai par ici
des envies d'ailleurs
J'ai par ailleurs
des besoins d'ici.

Michel Giliberti

Il me semblait inconcevable de ne pas vous présenter ce très beau blog, d'un poète, philosophe, photographe, graphiste... bref, d'un artiste profondément humain. Cette citation est visible dès l'entrée, dans la bannière, et j'ai trouvé que c'était un bon moyen pour vous donner envie d'en voir / lire plus.

N'hésitez pas à lui rendre visite, et à déposer vos commentaires sur ses articles. Son travail le vaut.
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26 août 2007 7 26 /08 /août /2007 12:06
Ce texte a été écrit dans le cadre du projet dont je vous ai déjà parlé, qui consiste à publier au moins un texte par jour sur ce blog, écrit sur base d'une liste de mots, la plupart m'ayant été proposées par vous. L'ensemble des listes actuellement reçues, et ce que j'en ai fait jusqu'ici, est consultable ici.

#007 Enigmus
violon, bitume, brune, Clara, lèvres, espoir, plume, arc-en-ciel, dieu, métaphore



Clara veut la lune (1), et elle la veut pour hier.

"Les brunes ne comptent pas pour des prunes" (2), me chante-t-elle souvent, sur tous les tons. Armée de cette preuve ultime  "qu'elle le vaut bien" (3), Clara exige, tempête, ses lèvres tremblent, son regard,  au bord des larmes, fait vaciller le mien. Et elle le sait.

Son visage est un arc-en ciel  en mouvement constant, passant de la rage contre mes refus aux larmes pour que je fonde, de l'espoir timide quand je me tais, au sourire mutin quand je bafouille.

Elle me connait trop bien.

Mon coeur est le violon dont elle se joue pour parvenir à ses fins. Un baiser dans le cou, aussi léger qu'une plume, parachève le récital. Ma résistance s'écrase sur le bitume, 10 étages plus bas que notre appartement, le reste la suit où qu'elle aille, prisonnier volontaire.

Elle n'est pas un ange envoyé par Dieu, ni un démon uniquement là pour m'arracher le coeur. Elle est elle, insupportable et belle, adorable et hurlante. Je ne sais pas de phrases à sa mesure, et de toute façon elle se fout des métaphores. Elle veut seulement qu'on l'aime, aveuglément, et moi plus que tout autre, elle qui ne croyait pas à la vie à deux, et qui doute encore si souvent. "M'aimeras-tu encore la semaine prochaine ? Et dans un mois, un an ? 10, 20 ? Quand je serai vieille et moche ?".

Elle doute de tout (ou presque), toujours, pour le plaisir que je la rassure. Je ne me fais pas prier.

Mais Clara, ma femme, croit en moi pour le moindre de ses désirs.

C'est déjà ça.


(1) Alain Chamfort - "Clara veut la lune"
(2) Lio - "Les brunes comptent pas pour des prunes"
(3) Pub l'Oréal
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25 août 2007 6 25 /08 /août /2007 22:57
La passion reste en suspens dans le monde, prête à traverser les gens qui veulent bien se laisser traverser par elle.

Marguerite Duras
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25 août 2007 6 25 /08 /août /2007 15:28
En réponse au poème "Poème de Damoclès" de Tilk, que je reproduis ici, je vous présente la suite que j'ai écrite dans les commentaires sur son blog.
N'hésitez pas à lui laisser également vos commentaires.



écrire
un poème 
très haut

écrire
un poème 
Damoclès

pour que
son ombre
interrogatrice

nous fasse
lever 
la tête

nous fasse
redresser
la tête

écrire
un poème
qui tombe

écrire
une épée
dans le vif

pour que
nos peurs,
faiblesses

ne tiennent,
tranchées,
qu'à un fil

ne tiennent,
vaincues,
qu'un pas.

Ecrire
un poème.

Les oublier.

Michel - Faux rêveur

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25 août 2007 6 25 /08 /août /2007 10:34

Ce texte a été écrit autour d'une liste de mots proposée par Kildar dans le cadre de la communauté "écriture ludique" (voir les catégories dans la partie gauche de cette page), avec comme objectif de publier le texte aujourd'hui précisément. Voilà qui est donc fait :-)

Il s'agit également du premier texte entrant dans le cadre de mon nouveau projet de publication d'au moins un texte par jour construit autour d'une liste, parmi celles reçues de diverses sources. A partir d'aujourd'hui, donc, et tant que j'aurai des listes et de l'inspiration, le projet sera actif.

Plus d'informations seront données prochainement sur le projet.

Liste #013 Kildar
Génèse, Paradis, Embarquer, Ennemi, Exclusif, Investir, Grenade, Sain, Gentille, Notoire.



Deux hommes s'observent, de part et d'autre d'un vaste bureau louis XV. La pièce, immense, résonne des bruits de pas de l'un de deux, qui fait les cent pas comme un ours en cage, tandis que l'autre, impressionné, s'enfonce dans son siège...

- Vous savez... j'ai lu votre livre !

dit l'ours, soudain redevenu éditeur

L'auteur, pétrifié de peur, attend la suite

- ah ? ... et ... ?

- Intéressant, vraiment... si si, je vous assure ! Je n'aurais jamais cru, à voir l'épaisseur... mais finalement oui, intéressant !

L'auteur se tasse sur sa chaise, attendant le "mais", immanquable

- Bon, d'accord : le début n'est pas terrible, il faut bien l'avouer. Mais la suite... il y a de l'idée, c'est...

- Intéressant ?

- Oui, voilà, c'est ça, tout à fait ! intéressant !

un silence

- ... mal écrit, mais intéressant.

L'auteur, écrasé, ne pourrait dire un mot, même si sa vie en dépendait.

L'éditeur sourit

- Bon, ce n'est pas bien grave. C'est à ça que servent les correcteurs, après tout !

puis, semblant hésiter, il continue

- ... mais il y a plus grave !

L'auteur, de plus en plus tassé sur son siège

- ah ?

- Oui... la fin... trop lourde, trop lente... ça gâche tout, vous comprenez ?

- ...

- Attendez, je vais vous expliquer, vous allez voir, c'est très simple !
Vous, vous êtes du genre à écrire une génèse pour chaque histoire, un paradis pour toutes les âmes gentilles et méritantes qui souffrent tant à longueur de vos romans... Ce n'est pas le premier de vous que je lis, avec les mêmes personnages en plus ! Alors ne niez pas !


- ...

- Vous voyez ? J'ai raison !
Donc, vous posez le décor : 200 pages. Oui oui, 200, je vous assure, recomptez si vous voulez !


L'auteur, d'un signe de la main, reconnaît cette défaite.

- Bien... ensuite, c'est le coeur de l'histoire. Vous ne manquez pas de bonnes idées, mais vous insistez trop sur le côté "injustice", ça alourdit inutilement.

- Mais ...

L'éditeur, soudain, s'énerve

- ah non, pas de mais ! Si vos personnages vivent un calvaire sous votre plume, c'est quand même que vous le voulez, c'est vous l'auteur oui ou non ? Alors si vous culpabilisez, filez chez votre psy, mais par pitié, n'emm... le lecteur avec ça dans vos romans !

L'auteur, tétanisé.

- ...

L'éditeur se radoucit un peu

- Bon, je m'énerve, je m'énerve... et j'en perds le fil... où en étais-je donc ?
Ah oui, la fin !


- La fin, monsieur ? osa timidement l'auteur.

- Vous n'en avez pas marre des happy ends, vous ? moi, si ! affirma l'éditeur, renvoyant l'auteur à son silence.

- Allez, je vois bien que vous ne comprenez pas où je veux en venir... comment je pourrais vous expliquer ça...
Vous écrivez "psychologique". C'est bien, c'est votre droit le plus strict, ça peut plaîre à votre maman... moi j'en m'en fous complètement. Le lecteur n'achètera pas ça !
Ce qu'il veut, le lecteur, c'est de l'action, de l'exclusif, se faire embarquer, tressauter à chaque bruit de pas parce que ça pourrait être une grenade qu'on dégoupille... le lecteur veut des ennemis détestables pour les héros, brigands et assassins notoires, pas des personnages moitié l'un moitié l'autre !

Le lecteur, il ne veut pas savoir si c'est sain ou non, comme histoire, non ! Il veut du sang, c'est tout !! Et si possible une belle apocalypse à la fin !

Vous comprenez ?

- oui... gémit l'auteur

- Bien ! Vous savez... je ne demande qu'à investir sur vous, vous avez vraiment des idées... intéressantes. Une chance que votre oncle m'ait fait découvrir un tel talent, si prometteur !

L'auteur, hésitant

- Vous croyez ?

- Mais bien sûr, c'est indéniable ! Je suis formel, vous serez grand, très grand ! Un jour, vous aussi vous aurez le Goncourt ! Comme votre oncle...

L'auteur, ému

- n'exagérons rien...

- Je n'exagère rien, mon jeune ami !
Allez, vous savez ce qu'il vous à reste à faire : écrivez-le moi, ce chef d'oeuvre !


- oui... j'y vais monsieur ! Merci !

L'auteur sort précipitamment.



L'éditeur reste seul, pensif.

Quelle plaie, ce mec ! Un auteur, ça ?
S'il n'y avait pas eu son oncle... d'ailleurs, qu'est-ce qu'il allait bien pouvoir lui raconter, cette fois, à l'oncle ? Le baratin ne marchera pas avec lui, il voudra savoir exactement comment avance la publication de son cher neveu...
Il ne faudrait quand même pas qu'il change d'éditeur à cause de cet infâme gribouilleur !

Bon allez, c'est décidé... le prochain roman, il le signera, tant pis. Les correcteurs le réécriront en entier. Ce n'est pas comme si c'était la première fois, après tout !.

L'éditeur se sent délivré d'un poids.
Il s'assied alors, pianote sur son téléphone, et d'une voix ferme, il annonce à sa secrétaire

- Personne suivante !

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