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Ce blog et les écrits qu'il contient sont mis à disposition par Michel Bosseaux (l'auteur) selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International.
 
 

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29 août 2007 3 29 /08 /août /2007 04:17
5ème texte déjà, écrit dans le cadre du projet...

#010 Wassy
Mains, escarpins, brouillard, caresses, miel, bougie, photos, couleurs, une musique dans la tête, souvenirs

L'ensemble des listes actuellement reçues, et ce que j'en ai fait jusqu'ici, est consultable ici.



Les souvenirs de la veille lui revenaient peu à peu. C'était toujours ainsi après une soirée, il fallait qu'elle soit patiente, qu'elle laisse doucement le brouillard se dissiper, les couleurs revenir, blottie dans la chaleur de son compagnon.

Il lui avait fait le grand jeu, la veille au soir : resto chic, puis club privé, où ils avaient dansé jusque très tard, l'un contre l'autre, tout contre...
Leurs mains étaient restées enlacées tout le long du trajet retour...
Puis, en rentrant, il avait commencé à allumer les bougies. Elle sourit à cette image, puis aux suivantes...
Il lui avait ôté ses escarpins, très doucement, avant de lui masser longuement les pieds, fatigués de tant de fête. Puis, les caresses avaient peu à peu pris une tournure plus sensuelle, remontant le long des jambes...

Les images lui revenaient dans le désordre, elle n'arrivait pas encore à combler tous les vides. Mais c'était agréable de se souvenir ainsi. Elle sentait l'excitation la gagner un peu plus à chaque détail, chaque geste, qui surgissait de sa mémoire.  Elle fut bientôt dans le même état que quand il avait pris les photos, juste avant qu'elle décide de ne pas le laisser finir, et, lui confisquant l'appareil, de passer à l'étape suivante...

Et la nuit s'était terminée ici, dans le miel et la douceur. Elle avait dormi dans ses bras, et malgré les années écoulées, elle était certaine à le regarder là, encore endormi, si beau dans ce sommeil, qu'elle ne se lasserait jamais de sa peau contre la sienne, de son souffle...

Soudain elle eut une musique dans la tête, qu'elle fredonna tout bas, prolongeant son réveil. Ils s'étaient étreints sur cette musique. Elle se souvenait de tout, maintenant, et rougissait de plus en plus.

Les yeux de son compagnon, en s'ouvrant, lui indiquèrent qu'il se rappelait lui aussi.

Elle lui sourit, l'air mutin.
Et continua à sourire, comme ils remontaient de quelques heures la ligne du temps...


Les meilleurs souvenirs sont ceux que l'on se crée
29/08/2007
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28 août 2007 2 28 /08 /août /2007 10:07
Chercher son bonheur, c'est chercher une île déserte et minuscule, dans une petite barque inconfortable munie d'une seule rame. Le malheur, c'est perdre la rame. La sagesse, c'est comprendre que l'île n'existe pas...

Romain Werlen



Une fois n'est pas coutume, cette citation que je vous offre aujourd'hui, j'ai choisi de la recopier d'un autre blog de la communauté "Autour des citations" (où elle est d'ailleurs illustrée, mais pour des problèmes de droit, je ne copie pas la photo), dans le but de le faire mieux connaître. Il s'agit du blog d'Ana Luthi, photographe aimant jouer avec les mots, les photographies illustrant ceux-ci ou inversément... ou simplement les deux se complétant à la perfection. Un blog très harmonieux, où vous serez accueilli par une chanson en espagnol qui contribue à créer une ambiance différente, et très prenante...
N'hésitez pas à rendre visite à l'artiste, ainsi qu'à lui laisser des commentaires, et pourquoi pas même vous abonner à sa newsletter (comme je l'ai fait, sans être jamais déçu) : son blog vaut incontestablement le détour :-)
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28 août 2007 2 28 /08 /août /2007 00:28
Si on définit l'intelligence comme la faculté d'apprendre des choses nouvelles, de trouver des solutions à des problèmes se présentant pour la première fois, qui donc est plus intelligent que l'enfant ?

Michel Tournier
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27 août 2007 1 27 /08 /août /2007 11:14
Ce texte a été écrit dans le cadre du projet dont je vous ai déjà parlé, qui consiste à publier au moins un texte par jour sur ce blog, écrit sur base d'une liste de mots, la plupart m'ayant été proposées par vous. L'ensemble des listes actuellement reçues, et ce que j'en ai fait jusqu'ici, est consultable ici.

#005 Fiona
Vishnou, "cliquez ici", blagues, cendrier, pile de livres, froissé, écharpe, carpette, transparent, tiroir, emporte-pièce



Matt n'avait décidément pas beaucoup changé depuis la dernière fois qu'elle l'avait vu. C'est la réflexion que se faisait Fiona en entrant dans l'appartement de son frère.

Il lui avait encore posé un lapin. Elle avait arrêté de compter, cela valait mieux pour tous les deux. Elle était décidée, que ça lui plaise ou non, à renouer les liens. Elle ne mettrait sûrement pas d'huile sur le feu.
Et puis, pas de chance pour lui : elle avait gardé la clé, la dernière fois. Peut-être l'avait-il oublié, mais pas elle.

Depuis le début, elle savait que ça se passerait ainsi, qu'elle devrait ouvrir la porte elle-même, celle de l'appartement et du coeur de son frère, parce qu'il ne ferait pas le premier pas. Trop sûr que ça n'en valait pas la peine, qu'il resterait quoi qu'il fasse le paria de la famille.
Elle allait donc faire le pas à sa place, et lui dire ce qu'elle en pensait, les yeux dans les yeux. Il ne pourrait plus nier.


Son regard balaya la pièce une nouvelle fois. Elle hésitait encore sur la meilleure façon de qualifier la décoration intérieure du lieu... post-moderne ? Labyrinthique ?
Un vrai foutoir, finit-elle par trancher.

Elle se fraya un passage au milieu des piles de livres, hautes d'au moins un bon mètre, posées à même le sol, évita de peu d'exploser le cendrier plein qui se cachait entre deux d'entre elles, particulièrement instables d'ailleurs... Elle referma le tiroir du bureau, qui bloquait sa progression, et parvint enfin jusqu'à l'ordinateur, dont l'écran allumé l'avait attirée comme un aimant.

"Pour que la force de Vishnu descende en vous, cliquez ici ! (carte de crédit exigée)"
"Quelles blagues", pensa-t-elle, se retenant de pouffer. Mais ce n'était pas drôle. Depuis longtemps, Matt recherchait dans toutes les philosophies, même les plus folles ou mensongères, une paix qu'il ne parvenait pas à trouver en lui-même.

Tant qu'il refuserait tout contact avec elle, ça ne s'arrangerait sûrement pas.

La famille était le vrai noeud du problème. Il fallait crever cet abcès, que son frère comprenne qu'il n'était pas seul, et cesse enfin d'être la proie trop crédule de tous les charlatans et escrocs, du net et d'ailleurs, qui prétendent pouvoir sauver votre âme, pour autant que vous ne teniez pas trop à votre argent.
Comme Matt n'en manquait pas, il ne voyait pas le problème. Au contraire, il lui reprochait ses jugements "à l'emporte-pièces", comme il disait. Elle n'avait soit-disant pas l'esprit assez ouvert.

Ce qu'il ne fallait pas entendre...


Se détournant de l'écran, Fiona reprit sa progression vers la chambre de Matt, seule pièce où elle pouvait espérer le trouver, la porte de la salle de bain restée ouverte éliminant les autres options.
Au passage, elle se prit les pieds dans une écharpe, tendue entre deux piles de livres, bien calée, et s'effondra sur une carpette crasseuse, seul gardien de cette porte qu'elle brûlait d'ouvrir maintenant, pour décharger une colère montante. Les livres retombant sur elle ne la calmèrent pas.

Elle se releva, tourna la poignée...
Il n'était pas là.

Le lit n'était pas refait, les draps froissés. L'atmosphère était irrespirable.

Fiona ouvrit toutes les fenêtres, puis, pour passer le temps en attendant son frère, elle fouilla un peu parmi les livres de l'appartement.


Elle attendit jusqu'au soir. Mais Matt ne revint pas.

Elle soupira, le front appuyé contre une vitre, à peine transparente tellement elle était crasseuse. Elle regardait la ville s'éteindre peu à peu... n'espérant plus qu'il revienne.

Alors elle referma une à une les fenêtres, sortit de l'appartement, et descendit lentement l'escalier.
Arrivée dans le hall, elle hésita à glisser les clés dans la boîte aux lettres. Un sentiment profond d'abandon prenait possession d'elle.
Mais dans un dernier sursaut de volonté, elle remit les clés en poche.
Non, elle ne renoncerait pas à lui.

Elle sortit dans la rue. La nuit avait fini de tomber, et c'est dans le noir qu'elle avança jusqu'au coin de la rue, pestant contre ce frère qui lui manquait tant.


Elle ne remarqua pas la silhouette, repliée dans l'entrée de l'immeuble en face. Un homme qui la fixait, comme à l'affut.
Comme elle tournait le coin, il commença à se diriger vers son immeuble, vérifiant nerveusement qu'elle ne revenait pas. Il allait retrouver son appartement, sa tranquillité. Il allait pouvoir oublier cette journée.


Fiona avait une sensation étrange, comme une boule au creu du ventre. Cédant à une folle impulsion, elle fit demi-tour, et revint à pas discrets jusqu'au coin de la rue.
Il se retourna juste à ce moment.

Matt et son regard d'animal traqué. Fiona des larmes plein le visage.

Ils marchèrent lentement vers l'immeuble, entrèrent ensemble sans un mot, et montèrent sans hâte, presque au ralenti, comme s'après un accident grave, quand tout autour se fige presque, le temps entier aspiré par l'évènement.

Il n'avait pas pu dire non à ses yeux. Elle n'aurait jamais cru qu'il pu ainsi avoir peur de l'affronter.


Ils avaient beaucoup à se dire. C'est ce qu'ils firent toute la nuit, entamant à peine une longue conversation.

Tellement longue qu'elle dura des années. Ils ne cessèrent plus de se voir.
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27 août 2007 1 27 /08 /août /2007 01:15
- Est-ce que les histoires que vous racontez ne vous empêchent pas de dormir ?
- Si, mais comme ce sont des histoires à dormir debout, je récupère !

Raymond Devos
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