Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Licence Creative Commons
Ce blog et les écrits qu'il contient sont mis à disposition par Michel Bosseaux (l'auteur) selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International.
 
 

Newsletter
 

 

Référencement


Mes autres blogs
31 août 2007 5 31 /08 /août /2007 19:26
#001 Marianne
doigté, douceur, ciel, merci, maladie, montagne, inadvertance, parapluie, flute, lumière

L'ensemble des listes actuellement reçues dans le cadre du projet "logorallyes", et ce que j'en ai fait jusqu'ici, est consultable ici.




Marco papillonnait dans la lumière, comme tant de fois déjà par le passé. Les soirées mondaines et autres galas n'avaient plus de secrets pour lui, c'était son univers. Il y naviguait en connaisseur, saluant les riches banquiers, dont les visages s'illuminaient, s'inclinant respectueusement devant les dames pour leur baiser la main, offrant son plus beau sourire et ses regards de braise aux demoiselles rougissantes.
Sirotant une flute de champagne, il savait qu'il brillait de mille feux, ce soir encore on ne voyait que lui, et il adorait ça.

Marco Ribaldi était riche, très riche. Des placements dans l'immobilier, à en croire certains, mélangeant causes et conséquences. Il n'avait en tout cas aucune envie de vivre discrètement avec cette fortune.

Aussi à l'aise qu'il fut en ce lieu, Marco savait que ce soir il allait falloir du doigté.  Il avait repéré sa cible du jour, une blonde aguicheuse répondant au nom de Jessica Parks, héritière d'un magnat de la presse qui ne pouvait rien lui refuser. La belle était fort bien pourvue financièrement, et sur d'autres plans également, mais à ce qu'on en disait, n'avait que fort peu de cervelle. La nature n'était décidément pas juste, mais il fallait savoir composer avec ce qu'elle vous donnait, se dit Marco. Et il saurait, assurément.

A vrai dire, l'approche avait parfaitement réussi jusque là. Effleurant Jessica "par inadvertance", il s'était confondu en excuses, bafouillant presque, ce qui l'avait fait beaucoup rire. La glace était rompue, et avec toute la douceur dont il était capable dans la voix, il ne lui avait pas fallu longtemps pour qu'elle dise merci à ce heureux hasard qui les avaient réunis. "Ou peut-être est-ce le ciel qui l'a voulu ?".

La première phase était terminée, et tout se passait à merveille.

Jusqu'à ce qu'elle lui parle de sa maladie.

Il avait cru que c'était gagné, il découvrait qu'il allait falloir improviser. Jessica était fragile du coeur, et la moindre émotion pouvait lui être fatale. Elle ne lui laissa pas, malgré qu'elle le trouve fort charmant, le moindre espoir de la revoir après cette soirée, précisément parce qu'il était trop charmant, et que cela la tuerait certainement.

Cela bouleversait les plans de Marco. Et puis, un défi ne lui avait jamais fait peur.

Il se souvenait très bien d'une de ses conquêtes, cardiologue, et de ses travaux concernant cette sorte précise de troubles. Il parla donc à Jessica des dernières découvertes dans le domaine, lui expliqua qu'un séjour à la montagne, s'il était tant soit peu prolongé, disons quelques mois, pourrait lui être du meilleur effet. Et justement, il avait ce charmant petit chalet, dans les alpes...

Ils parlèrent longuement, de beaucoup de sujets, et apprirent à se connaître. C'est ce que  pensa Jessica, en tout cas, tandis que Marco en apprenait plus qu'il n'en aurait besoin, ayant su dès le premier regard tout ce qui lui serait nécessaire.

Ils parlèrent, et l'invitation lancée flottait, là, entre eux. Elle en était troublée, il le sentait bien. Et puis, il savait être si délicat qu'elle ne pouvait qu'être conquise. Il prit tout le temps nécessaire.

A la fin de la soirée, elle ne voulut pas que cela se termine ainsi.

C'est sous son parapluie qu'il l'entraina vers la voiture.  Elle le guida jusque sa résidence, protégée par des gardes en armes. La tranquillité de ses riches occupants était à ce prix. En ces temps troublés, les enlèvements étaient monnaie courante, et on ne pouvait pas en vouloir aux habitants de protéger leur intimité.

Ils montèrent à l'appartement par l'ascenseur du hall, sans passer par la cour intérieur. Il aurait voulu mieux juger la piscine entraperçue par la baie vitrée, mais Jessica rêvait de s'affaler sur son canapé.

Ils parlèrent beaucoup, burent encore un peu. Finalement, elle s'endormit sur le canapé, toujours souriante.

Marco posa délicatement son verre, se leva sans hâte et, se dirigeant vers la porte vitrée d'où l'on apercevait la piscine, sortit de sa poche un transmetteur.



"En position !".

Il n'en dit pas plus, c'était convenu ainsi.

Les appartements de la résidence s'agençaient sur trois étages autour d'une cour intérieur avec, en son centre, la piscine. Les résidents pouvaient à loisir, sans devoir repasser par le hall, sortir par l'arrière et rejoindre la cour, mais également n'importe lequel des appartements.

Celui qui l'intéressait se trouvait juste à côté.

Il sortit sans faire de bruit, descendit jusqu'à la cour par l'escalier au bout de la rangée, pour ne pas être repéré avant d'être à destination. Il flana dans la cour, s'installa quelques temps sur une chaise longue, au bord de l'eau.

Puis le transmetteur grésilla. Go.

Toujours sans se hâter, Marco remonta par l'escalier central, bien en vue, et frappa doucement à la porte vitrée. Il fut accueilli par deux hommes armés. Des gardes du corps d'Anthonio Di Maggio.

Simulant la surprise, puis s'excusant pour son "erreur", en désignant l'appartement à côté, en face également de l'escalier, mais à gauche, pas à droite, il commença à s'éloigner. Les deux gardes se concertèrent, tout en le regardant du coin de l'oeil. C'était bon, ils ne le suivraient pas.

Il y eut soudain un deuxième grésillement dans le transmetteur, suivi d'un bruit de porte, et d'un petit cri étouffé.
Les gardes se ruèrent à l'intérieur sans refermer la porte vitrée. Comme prévu.
Marco enfila ses gants prestement, puis s'engouffra derrière eux, ajustant d'un geste précis le silencieux sur l'arme qu'il venait de sortir de l'étui au dessus de sa cheville.

Alors le travail commença. Il ouvrit le feu 3 fois seulement.

Garde 1, 2, pause, un pas, deux, la porte de la chambre, un coup de pied pour l'ouvrir, esquive de tir, 1, 2, en position, Di Maggio, esquive encore. Attente.

Les gardes présents dans la chambre se ruèrent à sa poursuite, et tombèrent sous les balles de ses collègues.

Deux à terre ici, deux à l'entrée côté piscine, deux côté intérieur. Et deux dans le hall de l'immeuble. Di Maggio hors-jeu. Terminé.

Il sépara l'arme et le silencieux, retira le chargeur, et confia le tout à ses collègues, y compris ses gants, qu'ils lui otèrent eux même. A eux le nettoyage, c'était convenu ainsi. Lui, il retournerait dormir dans l'appartement à côté, auprès de son si mignon cheval de Troie. C'était l'alibi parfait, le tueur ne serait pas assez fou pour rester sur les lieux, pas vrai ?

Au matin, la police viendrait sûrement frapper à la porte et les réveilleraient. Les questions seraient de pure forme, ils n'avaient rien entendu, ils avaient un peu trop bu et dormaient quand c'était arrivé... mais qu'est-ce qui était arrivé, d'ailleurs ?

Vraiment parfait.

Marco ne niait pas qu'il avait toujours adoré mêler travail et plaisir. Il n'avait pas l'intention d'en rester là avec Jessica. Mais sans elle, il n'aurait jamais pu entrer dans la résidence, avec les gardes à l'entrée. Les risques, ce n'était pas pour les hommes comme lui, il laissait cela volontiers à ses collègues. Lui était là pour la finition. Les détails n'étaient pas de son ressort, ni avant ni après.



Marco rentra discrètement dans l'appartement de Jessica. Elle dormait toujours. Il s'allongea à ses côtés, et passa un bras protecteur autour d'elle. Elle s'agita un peu, lui prit la main, et se rendormit.

Dans quelques jours, quand la police aurait cessé de tout retourner dans la résidence, ils partiraient tous les deux pour son chalet dans les montagnes, pour quelques mois, deux ou trois. Et elle serait à lui. Il allait le lui soigner, son coeur... en douceur naturellement, il n'était pas une brute. Jamais avec une femme...

Un soir de travail et des mois de vacances... vraiment un métier de rêve...
Partager cet article
Repost0
31 août 2007 5 31 /08 /août /2007 11:39
Un baiser apaise la faim, la soif. On y dort. On y habite. On y oublie.
Jacques Audiberti
Partager cet article
Repost0
30 août 2007 4 30 /08 /août /2007 23:02
Les qualités attirent,
les défauts rendent fréquentable
et l'amour nous fait ignorer le reste.


(réflexion personnelle)
Partager cet article
Repost0
30 août 2007 4 30 /08 /août /2007 10:19
Ce 6ème texte du projet est un peu particulier. En effet, parallèlement à la liste de mots imposés, il répond (en tout cas, tente de le faire), à une autre contrainte, celle d'un Début & Fin lancé par Claire dans le cadre de notre Communauté "Ecriture Ludique". Les textes résultants étant à publier aujourd'hui, voici le résultat, pile dans les temps.

#016 Marie B.
Trépas, résurrection, agonie, râle, posthume, défunt, existence, âme, respirer, vie

L'ensemble des listes actuellement reçues, et ce que j'en ai fait jusqu'ici, est consultable ici.



L’initiation était derrière nous et j’avais survécu à la première élimination ; au choc de cette expérience succéda une période d’accablement à laquelle aucun d’entre nous n’échappa.

Ce n'était quand même pas naturel de jouer ainsi les limites extrêmes de nos existences terrestres, de précipiter l'inéluctable pour mieux s'en délivrer. Bien sûr, nous avions tous choisi en conscience de suivre ce programme destiné à nous offrir une vie réellement éternelle ici-bas, sans les tourments de l'âme que la peur de la mort engendre. Mais le prix à payer était très élevé, peut-être même trop. A chaque nouveau râle d'agonie d'un de nos compagnons, un peu de cette âme que nous voulions tant sauver semblait tomber en cendres. Nous devenions chaque jour encore plus insensibles, inhumains. Et ceux qui réussissaient à garder leurs émotions intactes avaient de plus en plus de mal à respirer, et finissaient invariablement par ne pas revenir d'un de nos voyages initiatiques.

Après le trépas dans les plus atroces souffrances, il y avait la résurrection. Mais pas pour tous. Certains restaient simplement des défunts. Pour eux, nulle éloge posthume, nulle prière. Ils étaient des "faibles", ils avaient choisi le chemin mais n'avait pas su en être digne. C'est ce que nous répétaient inlassablement nos instructeurs. Et comment ne pas les croire, alors que nous-mêmes nous sentions devenir si forts ? Plus rien ne semblait pouvoir nous atteindre, nous étions invincibles, et nos pouvoirs sans limites.

A chaque "voyage" en effet, nous revenions avec quelques nouveaux Qualrechs, comme les ont nommés nos instructeurs. Ils les décrivaient comme des entités d'un autre plan, impossible à percevoir pour nous et qui, au cours de nos "expériences", s'agrippaient à nous, et agissaient en symbiose avec nos émotions. Jamais deux Qualrechs identiques ne pouvaient s'agripper ainsi à la même personne, et dès que le premier était là, les autres venaient tous, invariablement.

Au bout des 10 voyages imposés, nous avions tous l'ensemble des Qualrechs possibles.

L'initiation était donc finie, et j'y avais survécu. Maintenant, nous commencions une nouvelle phase, "l'Acclimatation", au cours de laquelle nous devrions apprendre à contrôler nos nouvelles facultés.
Aucun d'entre nous ne ressortirait de l'enceinte sacrée avant d'avoir trouvé la paix et l'équilibre de l'âme. Nous n'étions pas voués à faire le mal, mais bien à protéger ce monde. Au moindre signe de déviance, nos instructeurs seraient impitoyables

Jembar, le chef instructeur, m'avait pris à part, juste avant que ne commence l'acclimatation. Il avait toujours semblé très proche de moi, et son amitié attentive, bien que très souvent silencieuse (pour ne pas influer sur notre parcours), m'avait beaucoup aidé à traverser les épreuves successives.

Il m'avait dit qu'il voyait de grandes choses pour moi, si j'acceptais d'être vraiment celui que j'étais déjà, au fond, si j'acceptais d'enfin vraiment me regarder en face, et d'accepter de ne pas être comme eux, tous... "les autres" disait-il, parlant de mes camarades. Je serais leur chef, d'après lui. Du moins, pour ceux qui en sortiraient vivants. Les premiers signes de déviance apparaissaient, et les instructeurs se préparaient à une exécution.

Il me dit encore qu'il ne fallait pas que j'aie peur de devenir ainsi unique, qu'il m'aiderait autant qu'il le pourrait. Il avait senti mes angoisses, ces images atroces qui me réveillaient la nuit, et me faisait craindre que moi aussi, je ne dévie, finalement.

"Ne crains rien, disciple... ce n'est que ton âme ancienne qui lutte encore. Elle sera bientôt entièrement cendres, et ta nouvelle âme pourra descendre en toi et t'apporter la paix. C'est le seul chemin, plus tu lutteras et plus il sera long. Fais-moi confiance, lache prise."

J’aurais voulu me raccrocher à ses paroles, mais elles étaient trop glissantes et je retombais dans des cauchemars ordinaires.
Partager cet article
Repost0
29 août 2007 3 29 /08 /août /2007 16:45
Un passage mitonné par lui, un par moi, et ainsi de suite... c'est ainsi qu'est né ce texte, un après-midi, sur le forum "vos blogs" d'Over-blog.

Kildar l'a publié, alors à mon tour... N'hésitez pas à commenter sur les deux blogs :-)


Harry plaqua un sourire sur ses lèvres. L'étincelle fugitive qui passa dans son regard ne trompait pas : du sang allait couler et pas obligatoirement le sien....
 
Mais son adversaire était méfiant, il allait devoir ruser... il ne se souvenait que trop de la lame plongeant vers son ventre, et déviant on ne sait comment sur une côte... La prochaine fois, il vaudrait mieux ne plus dépendre ainsi de la chance...
 
Son sourire s'épanouit... Comme disait le proverbe " 357 Magnum beats a knife"...
 
Mais Harry n'avait pas prévu que l'autre porterait un gilet pare-balles... Deux tirs pour rien, et il évita de justesse un couteau cherchant son œil droit... ça allait être chaud !
 
Il entendit une voix lui murmurer à l'oreille :
 
"Quand le héron aperçoit le renard il remercie Bouddha de lui avoir donné un bec aussi long que ses jambes."
 
Il n'hésita pas un seul instant, fléchit les jambes pour éviter une nouvelle lame et, d'un bond, plaça le canon de son Magnum derrière l'oreille gauche de son adversaire le prenant de court.

Alors Harry appuya sur la détente...
 
Mais son adversaire était rapide le bougre, très rapide, presque trop. Il faillit bien réussir à éviter le tir, encore. Mais il choisit le mauvais côté pour bouger, et la balle lui défonça le crane de part en part par l'arrière...
 
Ca y est, je l'ai eu, pensa Harry. Mais bien sûr il savait que la lutte ne faisait que commencer. D'autres que celui-là auraient vite fait de le retrouver... ainsi que sa prochaine incarnation. Il valait mieux qu'il ne traîne pas trop dans les parages...
Partager cet article
Repost0