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Ce blog et les écrits qu'il contient sont mis à disposition par Michel Bosseaux (l'auteur) selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International.
 
 

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7 septembre 2008 7 07 /09 /septembre /2008 13:44
Pas de questions ni de réponses
pas d'angoisses, ni de sourire
ni paix ni coup de semonce
quelque part entre vivre et mourir

à mi-chemin de tout et rien
feignant l'intérêt pour masquer le vide
et qu'est-ce que ça changerait d'être quelqu'un
de plus ou moins sympathique, ou bien perfide ?

Quel serait l'enjeu, sinon où serait l'ironie ?
Le chemin n'a pas plus de sens seul ou accompagné
si peu que l'on pense, il est des choses qui ne s'oublient
plus, des choses qui reviennent hanter, dévorer

à jamais transformer

des choses dont on se relève, il paraît
tout est une question d'envie... mais de quoi ?
je peux bien tout avoir, et une belle vie, et après ?
les fantômes n'en seront pas moins là

Que je les nie ou non
que je me batte ou renonce
la douleur sera la même, inexprimable au fond
et qu'en faire, devant les sourcils qui se froncent ?

Que dire à l'amour qui devine
entre les lignes la partition cachée
quels mots, qu'aucun surtout ne l'abime ?

et je ne sais... alors je me tais

Et peut-être perdrais-je ainsi
un peu plus encore de moi-même
mais je connais le prix
de ce présent où tu m'aimes

de ce temps où toutes les pertes passées
parfois se taisent, un instant
je sais tout de ces heures déchirées
et il en reste peut-être bien d'autres devant

mais je ne hâterai pas le cours du temps
d'une maladresse, d'un mot de trop
le silence est un poison lent
mais l'antidote viendra peut-être assez tôt

alors je me tais, et puis je cherche

Tu le vaut.
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31 août 2008 7 31 /08 /août /2008 11:55
Je n'ai pas pu me résoudre à publier ces mots à l'époque, ils ne m'ont jamais semblé à la hauteur de l'hommage que mes émotions me poussaient à vouloir rendre à un artiste parti trop tôt. Aujourd'hui encore je ne peux pas penser à lui ou réécouter ses chansons sans avoir le coeur retourné. C'est ainsi. Certains diront "sensiblerie", je répondrai seulement "écoutez ses chansons". Gregory Lemarchal valait bien qu'on lui prête une oreille attentive. Et même les deux...

Voici donc mes mots, bien malhabiles sans doute, mais aujourd'hui je me dis que j'ai trop attendu déjà pour me permettre de douter et retarder encore...




Rayons de soleil inversés
toute la lumière s'en est allée
d'un coup
dedans le froid autour le flou
la roue qui tourne le temps qui fuit
tu es parti
toi qui n'étais pas un ange
mais tellement mieux que ça, tu étais là
toi qui n'était pas que ta voix
mais ces émotions qui nous changent

encore une fois

c'est nous qui étions très petits
et pas plus grands aujourd'hui, pliés en deux
devant l'impossible adieu

Rayons de soleil inversés
tant de larmes versées
et elles persistent
tu étais joie et elle existe
encore, mais le manque, tu sais...
nous rions entre les marées
nous rêvons encore à travers toi

Merci où que tu sois

à bientôt de l'autre côté


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30 juin 2008 1 30 /06 /juin /2008 16:34
Vous n'avez jamais eu envie de réagir face à une nouvelle déformée par un média quelconque, ou par quelqu'un qui vous l'explique et ne veut pas démordre de sa version, sûr que ce qu'il a lu / entendu est LA vérité absolue ? Moi, cela m'arrive tous les jours. Mais ça fait partie de la vie, alors à la fin, on laisse dire, ça évite des disputes bien souvent inutiles.

Mais il y a quand même des sujets sur lesquels ça énerve, surtout quand cela conduit à la violence, à la haine, parce que certains sujets sont passionnels et que l'homme a vite fait de juger sur base de la première version qu'il entend... après, il a du mal à en démordre, c'est comme ça, c'est la nature humaine.

Il y a aussi des personnes qui en profitent pour vendre, livres, journaux, part de marché pour le JT... on dirait que sur certains sujets, peu importe la vérité, tout ce qui compte est d'avoir une version "sensationnelle", qui attire le lecteur / spectateur, qui rapporte.

Je pourrais prendre l'exemple de l'Europe et des couleuvres que l'on a fait avaler aux gens pour qu'ils votent non dans différents pays. Mais la politique est un domaine à part sur lequel, par nature également, les hommes n'arriveront jamais à s'entendre.

Non, ce qui m'a énervé aujourd'hui, c'est un sujet sur lequel je me suis imposé le calme pendant des années. "L'affaire" Cantat / Trintignant (si vous voyez de quoi je parle...).

Je me suis empêché d'écrire un texte sur le moment, qui dort toujours dans ma tête, et aurait sûrement provoqué des réactions vives (bien que ne traitant pas directement le sujet mais "à côté"). Je me suis interdit de de polémiquer sur les forums traitant du sujet, même si les propos violents et (surtout) mal informés me donnaient envie de hurler. Et tous les jours, les actualités apportaient de nouvelles contradictions, interprétations de documents pourtant cités en exemple, rumeurs affirmées vraies, mensonges avérés... mais je tenais bon parce que cette polémique-là était trop vive... et que le sujet me faisait mal. Et je ne voyais pas quoi dire.

D'autres pendant ce temps ne se privaient pas, comme la mère de Marie Trintignant, ou certains journalistes parmi les plus déformateurs de vérité, de publier des livres qui ont rapporté gros...

Et puis le temps a passé, Cantat a été libéré (ce que les parties civiles ont regretté), son groupe - Noir désir - travaille à nouveau en studio dans la plus grande discrétion... l'affaire normalement devrait être close, vu qu'il a purgé sa peine.

Mais il semble qu'elle ne l'est pas.

Du haut de leurs certitudes d'avoir vraiment LA VRAIE VERITE sur l'affaire, des gens s'insurgent en réaction à des rumeurs de nouvel album du groupe. Et les attaques fusent, les insultes pleuvent, autant contre Bertrand Cantat que son groupe ou les fans (dont je suis) qui continuent à espérer le retour de Noir Désir sur le devant de la scène. Et à l'origine de tout ça, il y a des gens qui continuent, autant de temps après, à véhiculer les mêmes fausses informations qu'à l'époque, désinformés qu'ils ont été, ou se basant sur leurs seuls préjugés, mais en tout cas en prouvant que pendant toutes ces années, ils n'ont jamais cherché à vérifier leurs informations.

Aujourd'hui, j'ai rompu le silence que je m'imposais sur un forum parce que la violence des commentaires allait trop loin. Et j'ai expliqué les faits, ce qui a été vérifié par les experts, les témoignages concordants, les certitudes sur cette affaire. Je me bornerai à résumer ici : il s'agissait d'un ACCIDENT suite à une bagarre entre les deux parties (Cantat avait aussi reçu un coup violent au visage) et à une glissade de la victime sur un tapis (les coups portés - 4 gifles - n'étaient pas mortelles en elle-même). C'était la première fois que Bertrand levait la main sur une de ses compagnes (contrairement aux mensonges proférés sans preuves, et démentis par TOUTES les ex-compagnes). Ils avaient tous les deux bu, ce qui explique qu'on pouvait croire Marie endormie.
C'est confirmé par les ambulanciers et le premier médecin, qui se sont fait abuser par l'odeur d'alcool et les symptômes, tout comme Bertrand, raison pour laquelle il ne s'est pas inquiété tout de suite).

Pour casser d'autres rumeurs... Bertrand ne s'est jamais drogué (confirmé par analyses médicales - les drogués récents ou habituels peuvent être facilement confondus), n'a pas un passé violent. On le décrit parfois comme "ancien athlète ne mesurant pas sa force" alors qu'il n'a plus fait de sport (escrime) depuis l'âge de 15 ans...

et oui, une dernière chose : il n'a pas menti une seule fois pendant toute l'affaire, ayant dès le début donné l'explication confirmée par l'autopsie. Il n'a pas plus chercher à minimiser ses actes... juste les parties civiles, la presse, les juges, qui ont tout fait pour amplifier. Jusqu'à la condamnation à 8 ans à l'issue d'un procès où les pièces du dossier d'instruction français ont été simplement ignorée - la justice lituanienne s'est contentée de son dossier, avec qualification d'homicide volontaire.


C'est un sujet qui me touche profondément, parce que j'étais et suis toujours absolument fan de l'écriture et de la musique de Bertrand Cantat de son groupe. Parce que j'aimais Marie comme actrice. Parce que je ne suis pas insensible au fait que ces gens qui m'ont donné tant de bonheur aient pu vivre une telle tragédie, et qu'il me fallait comprendre pour pouvoir être en paix avec cette part de moi auxquelles les chansons de Noir Désir, les films de Marie, parle tant. Pour pouvoir continuer à les aimer tous les deux sans pour autant cautionner les actes.

Et aujourd'hui il me fallait dire, parce que 5 ans après, je pense que je n'ai que trop retenu mes mots.

J'espère seulement, si ces lignes provoquent des réactions, qu'elles seront basées sur des faits tangibles, des réalités prouvées, pas sur la fiction. Et surtout, qu'il n'y aura pas de violence verbale. Parce que, très objectivement, il n'y a eu que trop de violence dans les mots autour de cette affaire, et il est grand temps que cela cesse.

Merci à celles et ceux qui m'auront lu jusqu'au bout...

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28 mai 2008 3 28 /05 /mai /2008 11:41
Je vous ai parlé il y a peu de temps du lancement d'un blog spécialement dédié à mes réponses aux poèmes de Tilk. J'ai en effet pensé que cette expérience particulière d'écriture méritait son espace propre, et l'évolution du projet semble me donner raison.

Peu à peu, Unis-vers trouve son rythme.

Les poèmes y sont publiés a raison d'un par jour - sauf problème technique, mais j'ai toujours une vingtaine de poèmes d'avance. Donc, aucun obstacle à ce que l'aventure continue :-)

Déjà 11 poèmes publiés, en commençant par "il parle" publié sur ce blog il y a quelques mois, et en continuant avec :


Venez découvrir sans attendre le résultat du dialogue de deux plumes, deux univers différents, mais un seul langage : la poésie.

Amicalement
Michel
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27 mai 2008 2 27 /05 /mai /2008 08:32

-          Lucie, tu es là ?

-          oui maman... tu es prête ?

-          encore un instant si tu veux bien... et s'il te plaît...

-          oui je sais maman, je n'ouvre pas la porte...

Ca se passait toujours comme ça : je restais plantée là, derrière la porte, à attendre que ma mère soit prête, que je puisse entrer l'admirer dans le miroir, qu'elle puisse nous y voir réunies, toutes les deux, heureuses. Elle avait besoin de sentir que j'étais là pendant qu'elle se préparait, prenant au fil des années de plus en plus de temps pour accomplir son rituel.

Moi, je ne savais rien de ce qui se passait, derrière cette porte, devant laquelle je m'asseyais, patientant en écrivant ou en écoutant de la musique. Je ne voyais que le résultat final, ma mère superbement coiffée, maquillée, avec des vêtements à tomber par terre, de grands couturiers, des vêtements qu'on lui prêtait pour apparaître avec dans l'une ou l'autre des soirées où elle aimait tant se rendre. Et puis ils lui allaient si bien, et cela faisait une telle publicité aux créateurs, qu'on lui en faisait cadeau, invariablement.

Mais elle ne mettait chaque robe qu'une seule fois pour sortir, c'était la règle, et le cadeau prenait place dans une des nombreuses garde-robes de l'appartement, d'où il ne ressortait jamais.

 

Ainsi était ma mère, futile jusqu'au bout des faux ongles et des cils expansés, comme l'a écrit un jour un critique. C'était une star capricieuse, mais qui attirait si bien la lumière, qui savait si bien sourire aux gens, qu'ils en tombaient amoureux à la seconde, se croyant vraiment regardés, alors que son regard ne faisait que voleter de l'un à l'autre, tel un papillon, ne s'intéressant qu'à l'attention qu'ils pouvaient lui porter, à l'effet que cela pouvait avoir sur sa renommée.

En privé également, je sentais bien qu'elle jouait un rôle. Mais j'adorais être sa seule spectatrice, pendant les heures que nous passions ensemble, et pouvoir la conseiller sur telle attitude, telle façon de dire bonjour. A moi également, elle savait donner l'impression d'être importante. J'ai cru à une époque que ce n'était qu'une impression, que c'était pour cela qu'elle me laissait derrière la porte, ne voulant jamais que j'observe les étapes de sa transformation de femme simplement belle en la créature la plus sublime que la terre ait porté. Puis peu à peu j'ai commencé à comprendre qu'elle avait besoin de cette distance pour réussir à être une autre face au miroir, sinon sa vraie personnalité aurait pu surgir, là, subitement, et faire s'écrouler tout ce qu'elle avait patiemment construit. Et, pensant cela, j'avais à moitié raison et à moitié tort. Mais il en est souvent ainsi, dans la vie...

Sa vraie personnalité ... je dois bien avouer que je n'en ai rien su, jusqu'à ce que je trouve ses journaux intimes, après... il était trop tard évidemment, trop tard pour essayer de partager cela aussi avec elle, pour apaiser des douleurs portées depuis des décennies, pour être vraiment la fille de ma mère. Je n'avais même pas soupçonné qu'en fait, derrière la porte, elle me cachait quelque chose d'essentiel, quelque chose qui m'aurait horrifiée pensait-elle.

 Elle qui avait le culte de la perfection jusqu'au dernier degré, elle n'a pas voulu me faire partager cette maladie qui la rongeait, au point de devenir apparente dans sa nudité, au point de déformer son corps et ses os. Derrière la porte, il n'y avait pas que le visage qu'elle maquillait pour être plus belle. Corsets, ceintures, vous n'imagineriez pas le nombre et le type d'accessoires tenant plus des instruments de torture que de la mode que j'ai pu retrouver dans l'armoire de la salle de bain, celle dont elle seule avait la clé. Ils étaient savamment étudiés pour ne pas même se deviner sous les vêtements, et son air radieux aurait démenti toute rumeur, si toutefois il avait pu y en avoir la moindre.

Mais il n'y en eut pas, et il fallut qu'elle fasse un malaise, que j'entende le bruit de verre brisé, que j'entre et la découvre à terre, déjà habillée, dans une mare de sang. A l'hôpital, j'ai appris la vérité, celle-là qu'elle me cachait depuis des années. J'ai hurlé, refusé d'entendre, tout fait pour me convaincre que ce ne pouvait être vrai. Et pourtant... il me fallut bien m'y résoudre, quand elle rentra avec moi, terriblement affaiblie, au point de ne plus pouvoir se laver seule.

Cette semaine, la dernière, a été un calvaire. Elle aurait pu tout m'expliquer, me partager sa maladie, et au-delà un peu de son âme. Au lieu de cela, elle me laissait l'aider en tout sans un mot. J'ai tout tenté pour la sortir de son mutisme, mais rien n'y fit, et à vrai dire je n'insistai pas beaucoup. Ses larmes à mes premiers cris avaient suffi à briser ma volonté de comprendre. Je me résignai à être là, sans un mot.

Elle rompit pourtant le silence, mais un instant seulement, juste avant de fermer ses yeux pour la dernière fois.

« s'il te plait... n'ouvre pas la porte. »

Je ne compris pas sur le moment, et je pleurai à ce que je pensai n'être, en son délire, qu'un souvenir revenu à la surface. Je n'eus pas le temps de répondre, et restai dès lors muette pour l'accompagner jusqu'à sa dernière demeure, puis pendant les jours qui suivirent, dont j'ai perdu le compte.

 

Ce sont ses carnets qui m'ont rendu la parole, qui m'ont permis d'entrer vraiment dans son intimité, au-delà de cette porte qu'elle avait passé sa vie à renforcer pour que jamais personne ne puisse la franchir : celle de son âme.  J'y ai découvert quelqu'un comme moi, moi qui avais toujours voulu être comme elle. J'y ai trouvé, finalement, la mère que j'aurais rêvé d'avoir, même si j'ai adoré ce qu'elle a pu être au fil des ans. Mais ce n'était qu'une image, et à la lire aujourd'hui, je me dis que j'aurais mille fois préféré sa réalité à cette comédie permanente.

Aujourd'hui pourtant, « en sa mémoire », je continue de jouer la comédie, je laisse la postérité l'enfermer dans ce rôle qu'elle a voulu joué.  Je sais qu'elle n'aurait pas voulu qu'il en soit autrement. Mais j'ai le sentiment que, ayant passé la porte, je suis maintenant prisonnière pour le reste de ma vie de ses secrets.

Tout comme elle l'a été avant moi.

Et pour n'avoir rien vu, rien deviné, j'accepte cette peine, et je referme la porte. Le cahier auquel je confie ces mots, ma fille le trouvera peut-être un jour, après ma mort, et j'espère qu'elle comprendra. Je ne peux pas trahir les dernières volontés de ma mère. C'est ainsi.

Je n'ouvrirai pas la porte.

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